Si vous faites une recherche sur Myprogmusic du nom de 'Neal Morse', vous aurez tous les projets de l'Américain depuis quelques années qui se partagent entre 'Transatlantic', ses albums solo avec le dernier en date 'Sola Gratia', le projet du trio 'Morse/Portnoy/George', 'Flying Colors' et il a également sorti 3 albums avec le 'Neal Morse Band' qui n'ont pas été mis à disposition sur les plateformes de streaming mais dont on peut avoir un aperçu avec le dernier live de 'The Great Adventure' et la compilation 'The Neal Morse Band Collection'. C'est donc le tour d'un nouvel album du 'Neal Morse Band' dont on commence à bien connaître les membres qui sont tous des artistes renommés de musique progressive et, quand 'Neal Morse' sort un album, il nous gratifie souvent d'une double galette, ce qui est encore le cas avec 'Innocence & Danger'. Et quelle double galette !!
Tout d'abord, la première partie 'Innocence' contient 6 compositions qui totalisent environ 50 minutes avec des influences progressives variées et surtout une accessibilité assez immédiate et ceci, dès le premier titre 'Do It All Again' (voir vidéo ci-dessus) avec son refrain entêtant que l'on a envie de reprendre en chœurs et avec un final rayonnant de mille feux. 'Bird On a Wire' (voir vidéo ici) qui suit, aurait très bien pu être une composition présente dans un des albums de 'Genesis' dans les années 70/80 avec des claviers omniprésents, des chœurs resplendissants et un 'Eric Gilette' qui prend des airs de 'Phil Collins'. Avec 'Your Place in the Sun' (voir vidéo ici), la mélodie enjouée nous ramène aux chansons des 'Beatles' et s'éloigne du progressif mais ceci n'est pas du tout péjoratif car c'est un moment festif très agréable à écouter, ambiance que l'on retrouve dans le titre suivant 'Another Story to Tell' avec cette fois un clin d'œil mélodique au 'Supertramp' des années 70/80 dans les couplets et sans transition, 'The Way It Had to Be' est un remarquable titre atmosphérique avec 'Eric Gillette' qui nous envoie des sonorités 'Gilmouriennes' avec sa guitare et dont la mélodie peut faire penser à certains titres épurés de 'Phil Collins' : un bien beau moment provoquant de multiples petits frissons de bonheur !! L'instrumental 'Emergence' qui suit est une courte pièce acoustique à la guitare classique dans des sonorités contemporaines moins accessibles mais qui montre tout le feeling d'Eric Gillette' à la guitare, un peu comme pourrait le faire 'Steve Hackett' (voir son album 'Under A Mediterranean Sky') et qui sert de hors d'œuvre pour 'Not Afraid, Pt.1' nous embarquant dans un titre remarquable avec des chœurs à la 'Crosby, Stills, Nash and Young' et un final addictif. La première partie 'Innocence' se termine dans cette ambiance calme et reposante avec la reprise 'Bridge Over Troubled Water' de 'Simon & Garfunkel', complètement réarrangée pour l'occasion avec une version progressive de 8 minutes que n'aurait pas renié 'Yes' ou 'Genesis' et un final à vous faire verser toutes les larmes de votre corps.
Et cette deuxième partie 'Danger', me direz-vous, autant 'Innocence' pourrait être un album à faire écouter à tout néophyte de progressif voulant découvrir ce style de musique car tout est mis en œuvre pour avoir une écoute assimilable rapidement, autant 'Danger' est fait pour les afficionados d'un progressif recherché et complexe que l'on doit écouter à maintes reprises pour en tirer toute la substantifique moelle. Tout d'abord, elle n'est constituée que de deux compositions, pour plus de 50 minutes d'écoute donc une de plus de trente minutes ce qui n'est pas très courant, même en progressif. Tout d'abord, 'Not Afraid, Pt.2' qui déploie près de 20 minutes typique de ce que 'Neal Morse' a pu faire par le passé, à savoir un savant mélange d'influences très diverses ratissant large dans les 50 dernières années de progressif avec plusieurs parties qui s'imbriquent parfaitement et dans lesquelles chaque artiste amène sa pierre à l'édifice avec une mention spéciale pour la section rythmique de 'Mike Portnoy' qui n'est pas là seulement pour accompagner mais qui fait vivre chaque seconde de ce long titre de manière magistrale. Ensuite 'Beyond The Years' qui rallonge la sauce d'une bonne dizaine de minutes par rapport à son prédécesseur est légèrement plus dur à apprivoiser avec des parties instrumentales très imaginatives et un long final épique qui retombe dans des sonorités de claviers de cordes et qui est coupé subitement sans que l'on ait une vraie fin (serait-ce le signe d'une suite prochaine ?). Dans tous les cas, l'analyse complète de ce titre demanderait de rallonger cette chronique qui est déjà bien longue et donc, le mieux, est de presser sur la touche play et de profiter pleinement de cette composition gargantuesque.
En résumé, ce dernier bébé du 'Neal Morse Band' est un excellent album avec une belle variété de styles se partageant entre de l'accessible et du plus recherché et interprété par des artistes qui illuminent l'ensemble par leur talent ce qui devrait placer, sans aucun doute, 'Innocence & Danger' à une bonne place dans la discothèque idéale d'un bon nombre d'amatrices et d'amateurs de progressif... | |