Artiste : Neal Morse

Album : Sola Gratia

Date de Sortie : 11-09-2020

Ajouté le : 03-11-2020






Décidemment, les trois compères Morse/Portnoy/George sont inséparables car après l'album de reprise 'Cov3r To Cov3r', ils font également partie de l'aventure du dernier album solo de 'Neal Morse', 'Sola Gratia' qui continue de nous raconter des histoires de religions, et après 'Sola Scriptura' en 2007 qui faisait référence à 'Martin Luther', à l'origine du protestantisme, c'est au tour de l'apôtre Saint Paul d'être le sujet de ce dernier opus. Après son magnifique opéra rock 'Jesus Christ the Exorcist' en 2019, il réussit un an plus tard, en plus de tous ses projets en parallèle dont 'Flying Colors' à ressortir un nouveau bijou de progressif bien rempli puisque l'auditeur a à sa disposition 65 minutes réparties dans 14 titres originaux avec de multiples influences comme il en a l'habitude et ce n'est pas avec ce nouvel opus que l'on pourra dire le contraire.

En effet, dès les premiers titres, on passe d'une courte introduction acoustique guitare/voix ('Preface') à un instrumental symphonique 'Overture' avec tout d'abord une première partie énergique puis une deuxième, plus calme, dans un style 'Floydien' qui précède, sans transition, 'In the Name of The Lord', qui, après une introduction légère explose dans un déferlement sonore avec une rythmique entraînante, des chœurs imposants et un final original avec une chorale amenant une section instrumentale jazzy et, 'Ballyhoo (The Chosen Ones)' prend le relais en nous offrant une mélodie addictive que l'on a envie de reprendre en chœurs et qui se poursuit par l'instrumental 'March of the Pharisees' avec une ligne de basse de 'Randy George' qui rend très bien l'image d'une marche, cette première partie sans aucune coupure se terminant par le rythmé 'Building a Wall' dans un style musclé avec sa chorale expressive. Ce qui suit continue dans cette diversité de style avec tout d'abord l'intermède instrumental 'Sola Intermezzo', assez speed, qui brutalement laisse sa place à la ballade 'Overflow' dans un magnifique duo piano/voix qui se poursuit avec l'accompagnement des instruments électriques et un très beau passage instrumental rempli de douceur. Avec 'Warmer Than The Sunshine' on poursuit dans des influences du début du progressif me rappelant l'atmosphère d'albums comme 'Trilogy' d'Emerson Lake & Palmer', puis, 'Never Change' revient à un style atmosphérique 'Floydien' (avec forcément le solo magique 'Gilmourien') rappelant des titres comme 'Us and Them' et déroule une magnifique mélodie remplie d'une belle sensibilité ce qui en fait un des moments forts de l'album, tout comme le titre suivant, 'Seemingly Sincere', qui est encore une composition magistrale avec son caractère d'urgence géniale qui fait forcément penser à l'écorché vif 'Roger Waters' mais qui amène également un sentiment de force tranquille dans certaines parties comme pour laisser retomber toute la tension accumulée et dont la partie instrumentale dans la deuxième partie du titre montre un progressif recherché avec cette osmose entre 'Neal Morse' et la section rythmique composée de 'Randy George' et 'Mike Portnoy'. Suit 'The Light on the Road to Damascus' qui, après une première partie chantée légère, poursuit dans une ambiance épique aux allures de grandes productions musicales rappelant 'Jesus Christ the Exorcist', puis, 'The Glory of the Lord' nous embarque dans une fresque symphonique sous la forme d'une ballade mélancolique avec de très beau chœurs et un très beau solo de guitare d'Eric Gillette', l'album se terminant par une autre ballade 'Now I Can See / The Great Commission', tout autant remarquable et qui monte en crescendo avec une mélodie qui ne vous quitte plus parsemée de beaux chœurs très appropriés pour ce genre de thème et qui retombe dans un final beaucoup plus intimiste, le piano refermant l'histoire sur quelques notes émouvantes.

En résumé, on aura été gâté cette année en sortie de musique progressive car c'est encore un album somptueux que nous offre 'Neal Morse' avec ses compagnons de routes et, si vous avez aimé 'Jesus Christ the Exorcist', vous devriez sans doute adhérer à 'Sola Gratia' qui est à apprivoiser petit à petit et qui renferme, comme souvent dans ce cas, un patchwork d'influences qui en fait un album d'une grande variété...

Interprêtes

Neal Morse (Chant, Guitare, Claviers), Randy George (Basse), Mike Portnoy (Batterie) + Invités : Bill Hubauer (Claviers), Eric Gillette (Guitare), Gideon Klein (Cordes)