J'avais découvert 'Oak' avec la réédition de l'album 'Lighthouse' en 2016 et 2018 avait vu la sortie d'un deuxième enregistrement studio, 'False Memory Archive' dans lequel ils avaient invité leur compatriote 'Bjørn Riis'. Quatre années ont passé et les Norvégiens viennent de publier un nouvel opus 'The Quiet Rebellion of Compromise'. Dans un rock progressif inventif et recherché, ils nous offrent sept compositions qui montrent une légère évolution dans leur style, certains titres amenant une énergie supplémentaire par rapport aux premiers albums, l'ensemble gardant une belle mélancolie amenée par des lignes mélodiques accessibles ce qui se combine très bien avec le thème assez sombre et pas forcément simple à développer, tournant autour de la santé psychiatrique et notamment du suicide.
Nous sommes accueillis par le dynamique 'Highest Tower, Deepest Well' qui nous emmène dans un voyage progressif intense débutant calmement et qui prend de l'ampleur à certains endroits grâce à une section rythmique alternant différentes intensités, les lignes mélodiques du refrain venant s'ancrer immédiatement dans la tête. Plus mesuré, 'Quiet Rebellion' nous offre une mélodie mélancolique mémorable dans laquelle le piano et la guitare s'invitent en s'intégrant parfaitement dans l'ensemble et sur laquelle 'Simen Valldal Johannessen' amène une belle sensibilité dans son chant. En alternance, 'Dreamless Stop' reprend de la vigueur pour une composition alternant des passages intensifs et d'autres beaucoup plus nonchalants amenés par un saxophone, la deuxième partie développant une section bien rythmée donnant une irrésistible envie de taper du pied avec un final en décrescendo remarquable. Place à la douceur de 'Sunday 8 AM' qui déroule dans une première partie un lent tempo avec des roulements de batterie accompagnant le chant mélancolique de 'Simen Valldal Johannessen' et qui accélère le rythme dans le dernier tiers pour nous offrir une belle section instrumentale enjolivée de nouveau par un saxophone cette fois plus fougueux. On retrouve sur 'Demagogue Communion' ces alternances d'intensités sur une mélodie qui chemine langoureusement accompagnée par le chant émouvant de 'Simen Valldal Johannessen' et par des voix célestes amenant un côté aérien. Place à la chanson titre de près de 14 minutes qui amène des sonorités plus modernes et qui est plus difficile d'accès avec une construction plus recherchée mais qui se dévoile petit à petit, écoute après écoute, avec son lent tempo qui nous embarque dans un très beau voyage assez sombre mais rempli d'émotion, mélangeant remarquablement différents univers musicaux allant d'un progressif classique nous faisant remonter aux années 70 à du progressif beaucoup plus contemporain allant jusqu'à flirter avec du métal, les growls finaux attestant de cette diversité de style. 'Guest of Honour' termine ce remarquable album avec une ballade mélancolique qui offre une mélodie accrocheuse montrant le côté plus classique du progressif déployé par 'Oak'.
En résumé, les Norvégiens d'Oak' sortent un album très varié et novateur qui fusionne différentes époques de progressif et qui, comme tout album riche et dense de ce type, demande plusieurs écoutes pour bien s'en imprégner ce qui, finalement, montre tout le talent de ce groupe qui a réussi en quelques albums à prendre une place de plus en plus importante dans le monde du rock progressif... | |