Après un très prometteur ‘Solveig’ en 2017, sorti grâce au financement participatif (voir chronique myprogmusic ici), les Américains de ‘Seven Spires’ sortent leur deuxième enregistrement studio et le moins que l’on puisse dire c’est que la palette présenté dans ‘Emerald Seas’ est relativement large car, au-delà du métal symphonique, on navigue dans tous les styles de métal et même certains titres flirtent avec du rock mélodique voir même de la musique classique. Et si on rajoute à ça que la chanteuse ‘Adrienne Cowan’, en plus d’être claviériste, est un peu le couteau Suisse vocal du métal qui sait s’adapter à tous les styles et que les autres membres du groupe sont tous des musiciens talentueux, on tient un groupe capable de belles prouesses car ce ‘Emerald Seas’ vaut le détour pour toutes celles et ceux qui aiment la diversité dans le métal. A noter que ‘Adrienne Cowan’ a participé à la dernière tournée du projet ’Avantasia’ de ‘Tobias Sammet’ en 2019 pour la sortie de ’Moonglow’ ce qui est généralement une bonne carte de visite dans le monde métal car on sait que Tobias sait s’entourer d’artistes talentueux.
L’album débute avec le court ‘Igne Defendit’ qui pourrait être l’introduction d’un opéra classique, mais ‘Ghost of Dream’ qui suit, reprend le thème en un peu plus musclé et nous fait découvrir une mélodie qui emprunte à la musique Andalouse avec des influences Orientales et ‘Adrienne Cowan’ nous propose un registre en chant clair très sage jusqu’au dernière seconde qui se termine avec quelques accords dans lesquels Adrienne nous envoie quelques growls bien agressifs. Avec ‘No Words Exchanged’, les arrangements avec des cordes juxtaposés aux riffs saturés de guitare fonctionnent parfaitement et c’est un délicieux mélange entre une mélodie pop que l’on aurait métalisé et ‘Every Crest’ continue dans un mélange entre power métal et métal symphonique avec une mélodie très expressive qui rappelle le style des comédies musicales Américaines. Sans transition, ‘Unmapped Darkness’ est le hit mélodique de l’album dont le refrain s’incruste immédiatement dans votre tête et, c’est dans ce titre que ‘Adrienne Cowan’ nous offre les deux facettes vocales, tout d’abord un chant clair assez classique et un chant basé sur des growls qu’elles sait très bien doser sans trop en rajouter, puis, ‘Succomb’ est un autre bijou mélodique entraînant dans un métal symphonique assez classique. C’est avec les quatre titres suivants que l’on a le plus grand écart de l’album avec les deux magnifiques power ballades ‘Silvery Moon’ et ‘Bury Me’ qui sont prises en sandwich entre l’épique ‘Drower of Worlds’ et l’énergique ‘Fearless’ dans lesquels Adrienne utilise sa voix extrême dans un style mariant le symphonique et le black métal. La fin de l’album fait défiler la très courte sérénade ‘With Love from the Other Side’ puis ‘The Trouble with Eternal Life’, très contrasté avec une introduction très calme, qui se poursuit avec un rythme effréné dans un style métal symphonique assez classique et une nouvelle mélodie entêtante, puis l’instrumental ‘Emerald Seas’ qui poursuit le thème du titre précédent et termine l’album comme il avait commencé dans une ambiance symphonique classique.
En résumé, en même temps que la sortie du dernier ‘Diabulus In Musica’ (voir ici) et du dernier ‘Delain’ (voir ici), l’année 2020 commence en beauté pour le métal symphonique et ce n’est pas ce deuxième album des Américains de ‘Seven Spires’ qui pourra dire le contraire car ‘Emerald Seas’ est une réussite totale qui devrait plaire aux fans de métal symphonique qui aiment des styles aussi éloignés que la musique classique et le black symphonique... | |