Après 'Long Night’s Journey Into Day' sorti en 2018 qui voyait l'intronisation de 'Tom S. Englund' en remplacement de 'Ray Alder' et le live 'Alive In Color (Live 2018)' qui s'en est suivi en 2020 pour les vingt ans du groupe, les Américains de 'Redemption', toujours mené par le guitariste, claviériste et compositeur 'Nicolas van Dyk', reviennent avec un nouvel album 'I Am The Storm'. Comme à leur habitude, c'est encore un opus copieux qui se présente à nous avec 2 longs développement admirables (nous en reparlerons) pour une durée de 71 minutes dans un métal progressif inventif et moderne.
L'album s'ouvre sur le titre éponyme de l'album qui fait l'objet également d'un single et d'une vidéo (voir ci-dessus). Je dois vous l'avouer, c'est peut-être le titre qui m'a le moins accroché par son côté très rentre dedans et trop linéaire, la section rythmique utilisant tout au long du titre un tempo super rapide qui remplit tout l'espace et qui, pour ma part, occulte les autres instruments et le chant de 'Tom S. Englund'. Suit 'Seven Minutes From Sunset' qui montre encore un visage assez direct mais qui est beaucoup plus progressif avec l'apport de solos remarquables de guitare et une rythmique qui, cette fois, s'intègre beaucoup plus dans l'ambiance puissante du morceau et qui bénéficie de lignes mélodiques accrocheuses. On monte encore d'un cran avec les 8 minutes de 'Remember The Dawn' (voir la vidéo ici) qui nous embarquent dans du progressif de haute volée avec de nombreux changements d'intensités avec cette introduction instrumentale magnifique de plus de deux minutes qui débouche sur une alternance de sections chantées et instrumentales typiques du groupe, puis, 'The Emotional Depiction of Light' modère les ardeurs avec une très belle ballade qui monte petit à petit en puissance et qui amène une émotion toute particulière dans la prestation vocale de 'Tom S. Englund', ballade qui sera reprise en fin d'album avec l'écriture originale de 'Vikram Shankar' mais qui est finalement assez proche de la première version. Retour à du métal progressif plus concentré et direct avec 'Redemption' qui développe une bonne énergie et qui intègre un remarquable solo de guitare central, avant d'attaquer la pièce maitresse de l'album qui nous délivre 14 minutes de métal progressif inventif en nous faisant voyager dans un labyrinthe sonore merveilleux dans lequel il faut bon se perdre au gré des multiples changements d'ambiances, de tempos et d'intensité : du grand 'Redemption' avec des solos de guitare qui vous propulsent dans les étoiles, une magnifique prestation vocale de 'Tom S. Englund' et des sections instrumentales orchestrales fournies amenant un côté épique. Suit la reprise de 'Turn It On Again' de 'Genesis' qui amène une lecture complètement différente de ce titre emblématique des Britanniques. Place au deuxième long développement 'All This Time (and Not Enough)', certainement plus rugueux que le premier mais qui montre tout le talent de compositeur de 'Nicolas van Dyk' qui enjolive les différentes parties instrumentales par des solos de claviers éblouissants, 'Sean Andrews' n'étant pas en reste avec sa guitare et 'Tom S. Englund' nous délivrant une nouvelle prestation fabuleuse. La fin de l'album fait défiler la reprise de 'The Emotional Depiction of Light' déjà évoquée plus haut et la reprise de 'Red Rain' de 'Peter Gabriel' nous fait remonter quelques décennies en arrière avec une interprétation qui, comme la reprise de 'Genesis', amène une puissance toute particulière à cette composition sans la dénaturer et en gardant intacte l'émotion originale.
En résumé, 'Redemption' revient avec un album riche et dense qui alterne des compositions directes et d'autres beaucoup plus progressives dans lesquelles chaque artiste amène sa pierre à l'édifice, tout cela bénéficiant d'une production irréprochable, et 'I Am The Storm' devrait plaire à un public amateur de métal progressif et aimant des formations comme 'Dream Theater', 'Sons Of Apollo', 'Threshold' ou encore 'Pain Of Salvation'... | |