Artiste : Pain Of Salvation

Album : PANTHER

Date de Sortie : 28-08-2020

Ajouté le : 14-10-2020






Après le très bon ’In The Passing Light Of Day’, les Suédois de ‘Pain of Salvation’ sont de retour avec un nouvel opus ‘PANTHER’. Continuant à nous offrir un métal progressif original et toujours novateur (le genre de musique qui s’apprécie en trois étapes : 1ère étape, bof je n’accroche pas à tout, 2ème étape, finalement c’est beaucoup mieux que je pensais et 3ème étape, génial je l’ajoute à ma collection idéale !!), ‘PANTHER’ ne déroge pas à la règle et nous embarque dans un voyage musical, certes complexe mais tellement hors norme qu’il vous faudra certainement, si vous êtes amateur d’un progressif sortant des chemins battus, quelques temps pour l’apprécier à sa juste mesure. Et comme à leur habitude, ce nouveau bébé est un album concept avec un sujet passionnant qui traite de la notion de « normalité » dans notre monde actuel, tout ceci étant forcément arbitraire en fonction des règles que l’on définit.

’ACCELERATOR’ nous accueille avec des sonorités électroniques modernes qui se mêlent à une rythmique saccadée et aux instruments électriques avec un sentiment de force intense avec des cassures beaucoup plus calmes, marque de fabrique des compositions de ‘Daniel Gildenlöw’, puis, ‘UNFUTURE’, titre lent et assez sombre, se tourne vers une atmosphère doom, mais en aucun cas répétitif car plusieurs parties se succèdent avec encore ces remarquables rupture d’intensités. Suit le court ‘RESTLESS BOY’ mariant des sonorités modernes avec un fond d’orgue presque religieux ce qui en fait un des titres les plus novateurs de l’album, avec une explosion finale faite de déflagrations et avec quelques bribes de Daniel qui fait retomber toute cette violence en trois secondes, puis, ‘WAIT’, très bien placé en fin de première partie, permet une pause plus classique avec des lignes mélodiques apaisantes, tout en gardant des parties plus contemporaines passé les 4 premières minutes avec des sonorités rappelant un orgue de barbarie. Avec ‘KEEN TO A FAULT’, la première moitié du titre développe un sentiment de tension contenue qui ne demande qu’à imploser et qui se concrétise dans la deuxième partie par des passages endiablés, puis, sans transition, le court instrumental ‘FUR’ nous débarrasse instantanément de cette rage accumulée grâce aux sonorités acoustique de la guitare, pour nous réembarquer ensuite pour ‘PANTHER’ qui est sans doute le titre qui fusionne le plus d'époques et de genres différents et qui montre toujours cette virtuosité pour jongler divinement entre tensions et détentes. Et que dire de ‘SPECIES’ avec sa première partie hypnotique au son de la sitar mêlant orient et occident qui se fait de plus en plus oppressante pour se déchaîner dans la deuxième partie, un des autres temps forts de cet album. Et c’est avec les 13 minutes d‘ICON’ que l’on tient le titre le plus contrasté et on est sans doute au paroxysme d’un progressif fait d’un patchwork de sonorités différentes aux antipodes les unes des autres, comme ce solo de guitare floydien côtoyant des sonorités dissonantes de métal industriel : déroutant mais absolument génial après plusieurs écoutes !!

En résumé, inutile de vous faire un dessin, les Suédois de ‘Pain of Salvation’ sortent encore un album hors norme qui va certainement marquer l’année 2020 dans la musique progressive et le titre ‘PANTHER’ prend toute sa dimension ici, car, comme tout animal sauvage qui demande du temps pour être dompté, chaque composition ne se livre pas instantanément et se dévoile petit à petit au fur et à mesure des écoutes...

Interprêtes

Daniel Gildenlöw (Chant, Guitare), Daniel Karlsson (Claviers), Gustaf Hielm (Basse), Johan Hallgren (Guitare), Léo Margarit (Batterie)