On reste dans du progressif avec les Hollandais de 'Our Oceans' qui ont sorti leur 2ème enregistrement studio 'While Time Disappears' après 'Our Oceans' en 2015 et qui n'en sont pas à leur premier projet puisque 'Tymon Kruidenier' et 'Robin Zielhorst' ont participé pendant 4 ans au projet 'Cynic' et qu'ils avaient monté un autre projet, 'Exivious' dissous en 2017. Ce nouvel opus qui me fait découvrir 'Our Oceans' est bourré d'un créativité débordante et nous embarque dans un métal progressif innovant : comme toute musique que l'on entend pour la première fois, il nécessite donc de se l'approprier petit à petit et, écoute après écoute, le plaisir éprouvé augmente et finalement, ce 'While Time Disapperars' devient vite un album indispensable dans sa discothèque. Sur la forme, on pourrait faire un parallèle avec des projets comme 'Leprous', 'Haken' ou 'Pain Of Salvation' et bien entendu ce qu'a pu faire 'Steven Wilson' avec 'Porcupine Tree' pour le côté novateur mais la comparaison s'arrête là car chacune de ses formations amène sa propre personnalité.
C'est avec 'Unravel' que l'album débute avec un admirable crescendo qui se termine dans une débauche sonore vocale et instrumentale pour retomber brutalement et repartir pour un final explosif, puis, changement complet de décor avec 'Heaven or Hell' et toute la tension accumulée dans le premier titre s'évapore dans un sorte de rêve éveillée qui prend progressivement de l'ampleur et qui offre de magnifiques cassures instrumentales, et les deux compositions suivantes 'The Heart's Whisper' et 'Motherly Flame' poursuivent dans cette voie faite de montagnes russes sonores et, petit à petit, on se laisse emporter par ces mélodies envoutantes qui nous enveloppent entièrement et qui deviennent, au fil des écoutes, complètement addictives, le chant de 'Tymon Kruidenier' y contribuant pour une bonne part. Même sentiment pour le mélancolique 'Passing By', très réservé dans la plus grande partie du titre mais dont on a cette sensation étrange d'une tension retenue qui peut imploser à chaque instant, ce qui arrive assez tard dans le titre avec un final magistral, puis, 'Face Them' nous envoie une bonne décharge d'adrénaline et est une sorte de construction inverse par rapport aux compositions précédentes avec une énergie énorme dans les quatre premières minutes du titre, alimentée par une section rythmique énorme et qui retombe finalement quelques secondes pour repartir pour un final explosif. Avec 'Your Night, My Dawn', on est dans une ambiance étrange et répétitive pouvant rappeler le début du psychédélique qui explorait des voies sonores électroniques et dont le tempo insufflé par la batterie me rappelle le début des 'Floyds' et 'Ummaguma' mais dans un style beaucoup plus moderne, puis, 'You Take' apparait tout d'un coup comme classique par rapport au reste, au moins pour les trois premiers quarts du titre car il explose ensuite pendant quelques secondes pour retomber dans un final très épuré et c'est un peu le miroir de 'Face Them'. L'album se termine par 'With Hands Torn Open' qui démontre une dernière fois tout le savoir faire de cette formation qui a un talent pour de remarquable nuances que ce soit au niveau intensité mais également au niveau rythmique.
En résumé, les Hollandais de 'Our Oceans' nous offre un album très innovant qui demande forcément de multiples écoutes pour entrer dans leur univers tourmenté entre tensions et détentes permanentes et pour en tirer toute la richesse et l'émotion qu'on ne peut capter que si on accepte de s'abandonner entièrement à ce voyage intérieur ce qui destine 'While Time Disappears' à toutes celles et ceux qui recherchent de la musique innovante et prenante entre rock et métal progressif... | |