Artiste : Haken

Album : Virus

Date de Sortie : 17-07-2020

Ajouté le : 21-09-2020

Dans le domaine du métal progressif, les Anglais de ‘Haken’ se sont forgés une belle réputation et chaque nouvel album est toujours une surprise à découvrir mais pour ce nouvel opus, ’Virus’, sorti pendant cette année un peu particulière avec tout ce que l’on a connu avec le COVID-19, le titre n’est finalement qu’une pure coïncidence avec la crise sanitaire et nous embarque de nouveau dans l’univers de cette formation qui, album après album, défriche un peu plus le paysage musical progressif en explorant de nouveaux horizons un peu comme les ‘Leprous’, ‘Opeth’ ou ‘Pain of Salvation’ (nouvelle chronique à venir).

La pochette, très proche de ’Vector’ montre certainement que l’on est dans la continuité de l’enregistrement précédent et ça débute fort, avec ‘Prostheric’ qui tabasse sévère dès l’introduction, puis, on est embarqué dans une ambiance prenante avec une section rythmique de ‘Ray Hearne’ digne d’un certain ‘Mike Portnoy’ qui imprime un rythme toujours très fluctuant, suivant les riffs de guitare ce qui donne toute sa force à ce titre. Suit ‘Invasion’ qui débute dans une détente à la ‘Leprous’ et explose quelques mesures plus loin comme si l’on avait accumulé une énorme énergie qui ne demande qu’à jaillir, puis, le long développement ‘Carousel’ alterne différentes ambiances et est certainement le titre le plus progressif et le plus difficile à intégrer avec de multiples changements d’intensité et de rythme, des parties instrumentales complètement débridées et un final magnifique en crescendo d’une force émotionnelle incroyable. Et après autant d’énergie, l’ensemble des 2 titres ‘The Strain’/’Canary Yellow’, même si le premier reste énergique au niveau de la section rythmique, est plus abordable au niveau mélodique et permet quelques instants de récupération bienfaitrices dans la deuxième partie, tout cela étant sans doute pour nous préparer gentiment au plat de résistance de l’album. En effet, les 19 dernière minutes sont réservées à la suite ‘Messiah Complex’ qui accroche dès ‘Ovory Tower’ avec son ambiance à la ’Leprous’ et qui a une des mélodies les plus accessibles de l’album, puis on retrouve avec ‘A Glutton for Punishment’ le ‘Haken’ qui nous emmène dans des chemins sonores débridés plus difficiles à apprivoiser mais d’une imagination débordante, ce que l’on retrouve sur les titres suivants avec le court ‘Marigold’ qui, coupé en deux, explose dans un déferlement contemporain dans la deuxième partie et constitue pour moi, le même pendant entre le métal mélodique et progressif que ce que l’on a connu entre la musique classique et contemporaine à la fin de la deuxième guerre mondiale, ‘The Sect’ continuant dans ce style avec une remarquable partie chantée presque à capella qui côtoie de puissants riffs de guitare, la section rythmique jouant encore un rôle prépondérant en marquant souvent tous les temps. L’album se termine par, tout d’abord, le dernier chapitre de cette suite géniale, ‘Ecobius Rex’ avec un final épique et puissant et des lignes mélodiques plus accessibles et enfin, le calme et dépouillé ‘Only Stars’ qui constitue une magnifique fin tout en détente après toutes ces tensions et qui arrive à point nommé pour revenir à la réalité, comme si l’on sortait d’un rêve éveillé.

En résumé, ce nouveau ‘Haken’ montre une fois de plus toute cette imagination débordante qui font des Anglais des défricheurs de métal progressif et qui fera sans doute de ‘Virus’ un album essentiel de la discographie de tout amateur de ce style comme l’ont été les premiers albums de ‘Dream Theater’ ou de ‘Porcupine Tree’, mais revers de la médaille, qui sera forcément limité à un public averti...

Interprêtes

Charlie Griffiths (Guitare), Ross Jennings (Chant), Richard Henshall (Guitare), Diego Tejeida (Claviers), Conner Green (Basse), Ray Hearne (Batterie)