Cette fois, je ne vais pas attendre que le dernier album de 'Jens Lueck' avec son projet 'Single Celled Organism' soit sur Spotify car, la dernière fois, il m'avait fallu attendre de nombreux mois pour que le dernier 'Syrinx Call' y soit, et c'est pour cette raison que, compte tenu de la qualité de ce nouvel opus, le lien que je vous propose pour 'Event Horizon' est lié à sa page bandcamp. Pas de surprise, après 'Splinter in the Eye' en 2017 et 'Percipio Ergo Sum' en 2021 (désormais sur Spotify ici), la saga du Docteur Barnaby et de la fille de la télévision qu'il a créé se poursuit avec de nouvelles aventures que 'Jens Lueck' continue d'expliquer sur son site. Musicalement, on retrouve également toutes les qualités des albums précédents avec des influences nous faisant voyager dans du progressif à travers les âges.
On est accueilli avec les 9 minutes de 'Memories In A Box' qui nous embarquent dans une première épopée dans laquelle tout fan de progressif peut retrouver tous les ingrédients nécessaires pour en faire une sorte de mètre étalon de ce style de musique : un long développement qui chemine dans un labyrinthe sonore avec de multiples changements de tempos et d'intensité (magnifique break piano/voix en milieu de titre), d'admirables chants qui nous racontent une histoire (dans ce titre, le duo entre 'Jens Lueck' et 'Isgaard' est divin) et des sections instrumentales dignes de ce nom qui vous procurent un plaisir immense (il faut dire que le guitariste 'Johnny Beck' de 'Sylvan' fait littéralement pleurer sa guitare dans un solo 'Floydien' aérien) : on est déjà au 7ème ciel. Et ça continue avec la belle ballade 'Changes Are Coming' dans laquelle on est délicatement bercé par le chant de Jens et les volutes aériennes d'Adriana Glavas' et dans laquelle 'Johnny Beck' en rajoute une couche avec un nouveau solo de guitare sublime. Côté influences, on est également gâté car, pour ma part, 'Jens Lueck' a étendu sa palette créatrice en ratissant plus large (en plus des influences 'Floydiennes' que l'on connaissait déjà bien chez l'Allemand) et 'Thoughts' en est pour moi une des facettes avec un progressif plus moderne me rappelant ses compatriotes de 'RPWL' (chronique à venir de 'Crime Scene' sur myprogmusic dans les prochains jours) mais qui lorgne également, ici et là, vers du 'Genesis' en milieu de titre. La suite nous offre une nouvelle magnifique ballade avec 'The Encounter' qui nous émeut dans la conversation entre 'Abbott Barnaby' ('Jens Lueck') et 'Tella' ('Isgaard') et qui, cerise sur le gâteau, met en avant de nouveau 'Johnny Beck' qui continue de faire pleurer sa guitare dans ce duo poignant. Avec 'Shifted', on monte sur un petit nuage douillet bercé par le chant féérique d'Isgaard' et l'accompagnement instrumental délicat est un pur bonheur, puis, 'Inhale What's Forbidden' poursuit dans une douceur angélique avec de nouveau le duo vocal magique et cette fois c'est 'Ingo Salzmann' qui se colle à un solo de guitare, le côté progressif étant toujours à son paroxysme. Et on arrive à 'Keep My Faith In Humans', mon grand coup de cœur de l'album qui, avec son thème tellement actuel, ne peut qu'émouvoir et, comme le dit l'expression Française, Jens a "tapé dans le mille" avec ces mots merveilleux pour décrire ce qui fait cruellement défaut à notre monde actuel : l'homme qui perd petit à petit de son Humanité à cause de cette fuite en avant perpétuel vers le transhumanisme en pronant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer la condition humaine. Changement de décor pour le court et énergique instrumental 'Distorted Night' qui fait se succéder un solo de claviers de 'Jens Lueck' et celui d'Ingo Salzmann' à la guitare, puis le chanson titre referme ce magnifique album par un dernier bijou mélodique qui débute par une partie acoustique mettant en avant 'Jens Lueck' au chant qui s'accompagne à la guitare, puis qui prend petit à petit de l'ampleur et nous offre dans la deuxième partie un solo de claviers magistral et deux solos de guitare non moins remarquables à mettre à l'actif, pour le premier, d'Ingo Salzmann' et pour le deuxième, de 'Johnny Beck' en communion avec le deuxième solo de claviers de 'Jen Lueck'.
En résumé, comme vous l'aurez compris, ce dernier album de 'Single Celled Organism' m'a procuré un bonheur intense d'écoute de la première à la dernière note et j'espère qu'Event Horizon' ajouté aux deux dernierq albums, deviendront une trilogie incontournable pour toute amatrice et tout amateur de rock progressif car, pour ma part, il sera difficile à détrôner du podium de mes albums favoris de 2023... | |
