Artiste : IQ

Album : Resistance

Date de Sortie : 27-09-2019

Ajouté le : 01-12-2019

Dans le monde du rock progressif, on ne présente plus les Anglais d’IQ’ qui ont maintenant près de 40 ans d’existence. Après ‘The Road of Bones’ en 2014 (qui était un de mes coups de cœurs de cette année), ‘Resistance’ est leur 12ème album. Tout d’abord, comme son prédécesseur, ce n’est pas une galette mais deux qui s’offrent à nous avec une durée d’une heure et 48 minutes avec, excusez du peu, deux longs développements de chacun environ 20 minutes dans la deuxième partie qui n’était pas à l’origine prévue pour être intégré à l’album (on y reviendra).

Concernant l’opus principal, nous rentrons dans le vif du sujet avec ‘A Missile’ qui possède une puissance de frappe extraordinaire (normal, vous me direz pour un missile !!) avec de somptueux arrangements où chaque instrument apporte sa pierre à l’édifice et où ‘Peter Nicholls’ nous fait une première prestation magistrale. Sans transition, ‘Rise’ prend le relais et alterne tensions et détentes avec toujours un gros son dans les parties enlevés et une atmosphère tourmentée à son paroxysme, puis, changement de décor avec la première partie de ‘Stay Down’ qui nous embarque sur un petit nuage dans une ambiance épurée qui prend petit à petit de l’ampleur pour finir en apothéose. Suit ‘Alanpandria’ également coupé en deux avec une première partie atmosphérique propice pour une invitation au voyage puis une deuxième partie qui est une sorte d’épilogue des quatre premiers morceaux avec une section rythmique magistrale jusqu’à la dernière note. Avec ‘Shallow Bay’, le registre est beaucoup moins lourd et c’est un titre assez ‘Floydien’ avec une mélodie beaucoup plus accessible et de belles parties instrumentales dans lesquelles ‘Mike Holmes’ nous offre un magnifique solo de guitare, puis, ‘If Anything’ s’éloigne encore un peu plus du début de l’opus avec son ambiance tamisée avec des sonorités électroniques qui peuvent faire penser à l’atmosphère de ‘Phil Collins’ dans les années 80 avec une section rythmique tout en retenu et qui se termine remarquablement de manière décalée avec de puissants accords d’orgue. Et c’est avec les 15 minutes de ‘For Another Lifetime’ que se termine le premier album dans un patchwork d’ambiances qui en font une pièce progressive formidable faisant se succéder une première partie dans une atmosphère inquiétante sur fond d’orgue de barbarie, puis, une deuxième partie beaucoup plus classique mais néanmoins magistrale avec plusieurs changements de tempos et d’intensité et de beaux et riches passages instrumentaux avec des lignes mélodiques accessibles.

Quant au deuxième opus, amateurs de longs développements progressifs, vous devriez être comblés par ‘The Great Spirit Way’ et ‘Fallout’ qui à eux deux totalisent plus de quarante minutes avec tout ce que l’on désire trouver dans des titres de cette ampleur mais qui demandent de s’y attarder pour en tirer toute la richesse musicale. De manière générale, les ambiances dégagées par ces deux titres sont plus en phase avec les compositions d’IQ’ des années 90 mais on peut souligner que, quel que soit le style, ‘Paul Cook’ contribue pleinement à la réussite de l’ensemble avec une section rythmique remarquable. Les deux autres titres ‘Fire And Security’ et ‘Perfect Space’ sont beaucoup plus classiques et accessibles et peuvent être une bonne porte d’entrée pour ceux qui veulent découvrir ce groupe, le premier ayant des influences ‘Floydiennes’ et le deuxième lorgnant vers des groupes comme ‘Arena’ ou ‘Pendragon’

En résumé, avec ces deux albums magnifiques, les Anglais d‘IQ’ nous offrent encore, après toute ces années, une belle œuvre qui devrait prendre une belle place dans la discothèque idéale de toute amatrice et tout amateur de progressif et ‘Resistance’ est à conseiller à un public averti qui aime prendre son temps à découvrir petit à petit de longs développements...

Interprêtes

Peter Nicholls (Chant), Neil Durant (Claviers), Mike Holmes (Guitare), Tim Esau (Basse), Paul Cook (Batterie)