'Overhead' est une formation Finlandaise qui a déjà près de 25 ans d'activités dans le domaine du rock progressif mais qui ne s'est jamais hissé dans le haut du panier des formations incontournables, peut-être dû à sa discographie qui reste limitée car jusqu'à ce 'Telepathic Minds', on compte 5 albums dont les derniers, 'Of Sun and Moon' et 'Haydenspark' datent respectivement de 2012 et de 2018, plusieurs live étant sortis dans les dernières années dont 'Live at Lorely' qui est disponible en streaming. Et pourtant, à l'écoute de leur dernier bébé qui est un double CD pour près d'une heure et demi de musique, on se demande bien pourquoi ils ne sont pas plus connus. Dans un style brassant différentes influences héritées des grands noms du progressif des années 70, ils nous embarquent dans un très beau voyage musical dense et varié avec 10 compositions dont la plupart sont des longs développements car 8 sur les 10 dépassent les 7 minutes.
On est accueilli par du progressif symphonique épique avec 'War to End All Wars' (voir la vidéo ci-dessus) qui montre tout le talent de cette formation pour nous faire cheminer dans de magnifiques labyrinthes sonores alternant différentes rythmiques et intensités avec un bon équilibre entre les parties chantées et les sections instrumentales et avec ce magnifique passage 'Floydien' dans la deuxième partie du titre et un final grandiose comme je les aime. On poursuit dans ce niveau de qualité avec la fresque de 'Ghosts from the Future' qui est composée de 2 parties, tout d'abord dans une ambiance atmosphérique sur un lent tempo, le chant d'Alex Keskitalo' ajoutant à ce sentiment de plénitude et de force tranquille, puis, après un beau solo de flûte, de magnifiques sections instrumentales aux sonorités orientales prennent le relais en alternance avec des parties chantées qui débutent sereinement et qui prennent de l'ampleur ensuite, le final revenant au thème de départ dans une ambiance majestueuse : tout simplement sublime ! Avec 'Sail Across the Universe', la rythmique se veut plus légère et la flûte 'Jethrotulienne' ajoute à cette ambiance radieuse qui prend de la vigueur ensuite pour revenir à une douce section semi-acoustique guitare/chant pour mieux repartir sur une fin plus musclée avec même un léger growls à 6.35. Suit 'The Pilot’s Not Fit To Fly' qui s'éloigne du progressif atmosphérique pour une rythmique dépaysante à la 'Santana' avec des sonorités plus popisantes, le long solo de flûte en milieu de titre ajoutant à ce sentiment de légèreté et le solo de guitare qui suit nous ramenant au son de 'Carlos Santana'. Retour à de l'atmosphérique 'Sleep Tight Sweetheart' teinté de sonorités psychédéliques pour ce dernier titre du premier CD qui nous ramene quelques décennies en arrière avec un solo de guitare avec un son saturé typique et qui doit paraitre familier pour les plus de cinquante ans qui ont connu les grands noms des années 70 dans le domaine du rock.
Le deuxième CD débute avec la pièce maitresse éponyme de l'album qui développe dans 5 parties une sorte de maitre étalon de ce que tout fan de rock progressif est en droit d'attendre de ce style car on traverse différents paysages sonores avec des influences multiples à travers les âges et les styles : pour n'en citer qu'une (forcément ma préférée qui me file la chair de poule !!), le doux passage à partir de 10.30 ('Back in Time') rempli de sensibilité grâce au chant d'Alex Keskitalo' suivi d'un solo de guitare 'Floydien' magique. Suit le très beau crescendo 'Tuesday That Never Came' qui, certainement par sa durée au standard radio, avait été choisi comme single (voir la vidéo ici) mais qui n'est qu'une fine parcelle de la richesse de cet album, puis, retour à une ambiance 'Jethrotulienne' avec 'Planet of Disorder' qui alterne des sections acoustiques et électriques de belle manière (magnifiques sections aux effluves orientales dans la deuxième partie) et qui possède un refrain accompagné par une basse profonde amenant une sensation de puissance sonore imposante. Avec 'Sheep Stay Silent', l'introduction intégrant des sonorités électroniques dans une ambiance majestueuse à la 'Kashmir' est très originale et la suite nous offre des changements d'ambiances allant même à flirter avec du métal progressif avec des riffs musclés de guitare ce qui constitue certainement le titre le plus varié de l'album, puis, 'Almost Always Near the End' termine ce magnifique double CD par une composition haute en couleur qui agrège à elle seule différents styles en intégrant du rock, du folk et des éléments symphonique avec des alternances de rythmique et d'intensité typiques d'un progressif imaginatif. Ajoutons à cela que l'artwork est magnifique avec des illustrations faites par 'Alex Keskitalo' montrant qu'il est un artiste complet.
En résumé, les Finlandais d'Overhead' sortent un double album très riche avec des compositions recherchées mais qui s'abordent en même temps assez facilement grâce à des lignes mélodiques toujours accrocheuses et 'Telepathic Mids' devrait très rapidement rejoindre la discothèque idéale de toute amatrice et tout amateur de progressif au sens large car il a tous les atouts pour être une des références de l'année 2023 dans ce style de musique, tous styles confondus... | |