'Legends of the Shires' avait été mon album favori de 2017 et j'attendais avec impatience le nouveau 'Threshold' qui est sorti le 18 Novembre à la plus grande satisfaction des fans des Britanniques qui continuent tranquillement leur chemin, ce dernier bébé étant le 12ème de leur discographie entamée il y a maintenant près de 30 ans avec 'Wounded Land'. Et, pour ma part, un album de 'Threshold', c'est comme un grand cru qui se bonifie au fil des écoutes et 'Dividing Lines' en est encore la preuve avec des compositions qui accrochent mélodiquement dès la première écoute mais qui cachent une multitude de parties amenant finalement une richesse et une densité extraordinaire et surtout une intensité émotionnelle toujours incomparable. Certainement plus heavy que le précédent, les ambiances collent au thème de cet opus qui est un regard assez noir sur tous les maux de notre société actuelle pour nous délivrer le message de ne pas se laisser influencer par tout ce qu'il se passe autour de nous mais de se faire confiance et de rester fidèle à des valeurs de tolérance et de partage.
Au menu de 'Dividing Lines', dix titres, dont deux longs développements, pour plus d'une heure d'écoute et on est accueilli par 'Haunted' (voir la vidéo ci-dessus) qui est du pur "Made in Threshold" avec cette énergie communicative et ces passages plus modérés montrant ce subtil mélange entre du métal incisif et du rock progressif calme avec de magnifiques solos de guitare de 'Karl Groom'. Suit 'Hall Of Echoes' qui alterne avec une rythmique plus tranquille et qui bénéficie encore de lignes mélodiques accrocheuses, les riffs de guitare amenant toujours ce sentiment de vivacité et d'entrain et, dans ce titre, 'Richard West' nous offre un merveilleux solo de claviers. Et on poursuit avec 'Let It Burn' qui contient tous les ingrédients d'un métal progressif inventif et recherché avec, notamment, de remarquables changements rythmiques que 'Johanne James' et 'Steve Anderson' maitrisent à la perfection, puis, 'Silenced' (voir la vidéo ici), qui était le premier single à sortir, est un bijou mélodique avec son refrain addictif qui vient se greffer immédiatement dans la tête et qui, malgré sa courte durée, propose une belle coupure instrumentale en deuxième partie de titre. On arrive au premier long développement 'The Domino Effect' qui nous embarque pour 11 minutes de pur bonheur avec ces petits plus qui en font un titre qui restera gravé à jamais dans votre mémoire : des lignes mélodiques addictives, une construction remarquable alternant tensions et détentes, une interprétation vocale de 'Glynn Morgan' remplie d'une belle émotion et des sections instrumentales inventives avec le petit solo de 'Karl Groom' qui vous file la chair de poule, 'Richard West' en rajoutant un pas mal non plus en fin de titre. La deuxième partie de l'album reflète la première avec quatre compositions entre 4 et 5 minutes et on débute ce quatuor avec 'Complex' (voir la vidéo ici) qui est dans le même style que 'Haunted' et qui développe une ambiance percutante comme les Anglais savent si bien faire avec ces alternances de tempos qui amènent toute l'originalité de 'Threshold'. Suit 'King of Nothing' (voir la vidéo ici) qui débute calmement et qui durcit assez rapidement le ton pour nous offrir un refrain mémorable que l'on a envie de reprendre en chœurs en accompagnant 'Glynn Morgan' qui nous fait une nouvelle prestation vocale admirable, puis, avec, 'Lost Along the Way', l'ambiance se veut plus modérée avec une nouvelle mélodie accrocheuse qui amène une certaine nostalgie nous ramenant aux meilleur du rock des années 80, me rappelant à certains endroits les ambiances de 'Genesis' et plus particulièrement 'Turn It On again'. Après 'Run' qui, après tous ces titres merveilleux, m'accroche moins mélodiquement, l'album se termine par 'Defence Condition', le deuxième long développement, qui nous réembarque pour un titre en plusieurs tiroirs que l'on tire avec bonheur les uns après les autres, et qui bénéficie de magnifiques lignes mélodiques, 'Glynn Morgan' participant activement à ce sentiment de forte intensité émotionnelle dans son chant qui, personnellement, m'a ému aux larmes.
En résumé, les Anglais de 'Threshold' signent encore un album extraordinaire, chaque membre du groupe continuant à amener chacun leur pierre à l'édifice ce qui fait que 'Dividing Lines' vient juste après, 'Legends of the Shires', rajouter un nouveau joyau à leur production déjà conséquente et enrichir la discothèque idéale de toute amatrice et de tout amateur de métal progressif... | |