Après le magnifique 'The Congregation Acoustic (Live)', 'Einar Solberg' a sorti avec sa formation 'Leprous' fin août 2024 un nouvel album, 'Melodies Of Atonement' qui poursuit le chemin de ce groupe atypique qui nous étonne à chaque fois avec une nouvelle direction prise par rapport au dernier enregistrement studio. Si vous êtes fan de 'Leprous', vous êtes donc habitués à tous ces changements et 'Melodies Of Atonement' ne déroge pas à la règle car c'est avec leur line up de base que les Norvégiens nous offrent leur dernier bébé : les orchestrations fournies avec de nombreuses cordes sont remplacées par les instruments électriques mais, tout est encore mis en œuvre pour se mettre au service de l'extra-terrestre 'Einar Solberg' qui nous offre une succession de chairs de poule tout au long de chaque composition.
Les deux premiers titres 'Silently Walking Alone' et 'Atonement', qui sont également sortis en single, sont une belle vitrine de ce 'Melodies Of Atonement' qui montre d'entrée ces ruptures saisissantes entre des sections d'une puissance extraordinaire et d'autres plus calmes amenant ces contrastes sur lesquels 'Einar Solberg' sait si bien intégrer ses modulations de chant et nous toucher au plus profond de notre être (voir la vidéo de 'Silently Walking Alone' ci-dessus et celle de 'Atonement' ici). Nous sommes déjà hypnotisés par ces deux premières compositions et 'My Specter' débarque avec son introduction mélancolique qui met en avant ce chant angélique sorti de nulle part qui vient nous caresser délicatement les sens avant la tempête sonore qui va suivre et qui nous saisit littéralement et qui, pour ma part, me procure ces frissons de plaisir caractéristique d'une immense émotion, puis, 'I Hear The Sirens' poursuit dans cette voie, le titre étant tout à fait en phase avec l'atmosphère dégagée qui nous paralyse entièrement et qui développe un lourd et lent tempo alternant avec des sections envoutantes. Même procédé avec 'Like A Sunken Ship' qui débute tout en retenue avec quelques percussions, le chant haut perché de 'Einar Solberg' étant accompagné par une basse discrète et qui poursuit avec des 'lalalalalalalala' puérils avant ce contraste impressionnant avec cette montée jusqu'à des growls terrifiants (dans ce cas, j'adore bien ce côté death qui est le paroxysme du titre mais qui est utilisé avec parcimonie).
Nous entamons la deuxième partie avec 'Limbo' qui est certainement un des titres les plus accessibles de l'album qui donne envie de se balancer doucement au rythme de l'accompagnement de la basse et qui est un léger crescendo répétant la même phrase musicale, 'Einar Solberg' restant assez sobre jusqu'au final qui le voit durcir le ton et dans lequel il est accompagné de magnifiques chœurs. Suit 'Faceless' qui a un côté jazzy et qui poursuit dans une l'ambiance modérée de la composition précédente tout en gardant ces montées sonores qui est la marque de fabrique du groupe et qui bénéficie d'un solo de guitare très sensuel dans la deuxième partie calme. Toujours tout en contrastes mais cette fois avec son chant, 'Einar Solberg' débute 'Starlight' dans un registre beaucoup plus grave et d'une belle profondeur, puis, revient à sa voix de tête pour poursuivre sur sa voix claire plus aigue permettant de déployer une belle puissance et qui donne à 'Robin Ognedal' l'occasion de se mettre en avant avec un nouveau solo de guitare remarquable (pour ma part, 'Leprous' gagnerait encore à intégrer plus de parties instrumentales comme celle-là). 'Self-Satisfied Lullaby' débute a capella et rajoute à cette deuxième partie d'album une autre composition plus modérée mais tout aussi captivante, cette fois par l'ambiance plus éthérée déployée avec des harmonies vocales qui emplissent tout l'espace sonore dans la plupart du morceau, la section rythmique basse/batterie étant utilisée à très on escient de façon ponctuelle et de manière plus discrète jusqu'au final qui voit un durcissement de l'ambiance qui retombe ensuite dans quelques notes de claviers. Même constat pour le titre final 'Unfree My Soul' qui est un bon résumé de cet album avec cette mélodie qui, sur ce lourd tempo au nombreux changements rythmiques, vous atteint au plus fond de votre être grâce au chant d'Einar Solberg' qui arrive à se fondre entièrement dans cette atmosphère mélancolique en faisant ressortir d'intenses émotions.
En résumé, comme à chaque fois que j'écoute un album de 'Leprous', lorsque la dernière note de l'album survient, comme on le disait pour 'Mozart', le silence qui suit est encore du 'Leprous' mais, dans ce cas, ce silence est nécessaire pour se reconnecter au réel car la bande à 'Einar Solberg' nous emmène toujours très loin et fait voyager notre âme dans une sorte de monde parallèle où tout n'est fait que d'émotions, de frissons et de sensibilité à fleur de peau... | |
