Décidément, en ce moment, de très bons albums de métal progressif sortent, car en même temps que les Danois de 'Royal Hunt', ce sont les Italiens de 'MindAhead' qui reviennent avec un deuxième enregistrement studio, '6119, Pt. 1', qui est également un album qui devrait être suivi d'une deuxième partie, l'ensemble racontant l'histoire, je cite le groupe : " de 6119, le personnage principal, à travers un voyage surréaliste et onirique, toujours en équilibre entre l'espace physique et le domaine de l'esprit. Pris au piège dans ce kaléidoscope onirique, il procède sans se soucier des conséquences, espérant trouver à la fin du voyage (la "Part II", actuellement en production) la raison pour laquelle tout cela lui arrive ". Musicalement, les références que j'avais utilisées pour 'Royal Hunt' ('Ayreon', 'Avantasia' et 'Dream Theater') peuvent encore être élargies car les Italiens sont influencés par différents styles de progressif et mélangent rock et métal sous toutes leur formes.
Au programme de cet opus, ce sont 9 compositions pour près d'une heure d'écoute comprenant deux long développements qui nous sont offerts et tout commence, comme souvent dans ce style, par une introduction instrumentale avec 'Prologue' qui plante le décor de cette histoire surréaliste avec différents bruitages et extrait sonores, puis, 'Burning Horizon' déboule avec une introduction musclée, la batterie déversant un rythmique impétueuse qui alterne ensuite différentes intensités avec un très beau break en milieu de titre, le duo vocal 'Kyo Calati'/'Sandro Macelloni' nous faisant une première prestation vocale admirable, leur voix s'imbriquant parfaitement. Placé assez tôt, le long développement 'Dancing in the Desert' est le plat de résistance de l'album qui nous embarque dans une saga progressive en débutant par un dialogue avec des voix trafiqués et qui poursuit dans une ambiance mélangeant sonorités orientales et occidentales avec une mélodie accrocheuse agrémentée de multiples changements d'atmosphères, mettant tantôt en avant du métal musclé et tantôt adoucissant le propos dans des passages beaucoup plus calmes (magnifique section à 6.20 avec des chœurs vaporeux magnifiques). La suite montre également la même variété à l'intérieur même des compositions avec 'What You Are' et ses sections très contrastées, la construction offrant de multiples ruptures mettant en avant le très beau chant de 'Kyo Calati' qui a ce don pour adapter sa voix en fonction de l'intensité du moment et qui tranche avec les growls rageurs de 'Sandro Macelloni'. Place à la ballade de l'album 'The Last Tide', introduite par une narration aux sonorités trafiquées, et qui dans une ambiance épurée, met de nouveau en avant le duo vocal qui cette fois nous transmet une émotion extraordinaire, puis, 'Beautiful Mistake' est certainement le titre le plus extrême dans la première moitié du titre avec une section rythmique en changement permanent et un mixte de chant clair et de growls, la partie centrale nous offrant un magnifique solo de guitare assez décalé par rapport au début, et la fin du titre mettant en avant une mélodie addictive dans un remarquable crescendo. Petit break épuré au piano avec 'Innocence' qui flirte avec de l'Erik Satie' et qui, comme vous vous l'imaginez, compte tenu du parallèle, offre une rupture totale avec ce qui précède, puis, place à la suite 'At The Gate Of Night', en trois parties très éloignées les unes des autres : tout d'abord, 'The Old Poet' et 'At The Gates' nous embarquent dans un titre mélodique dans lequel la section vocale est encore mise en avant dans des sections alternant douceur et puissance, le chant de 'Sandro Macelloni' dégageant la même émotion que pourrait le faire des chanteurs comme 'Tommy Karevik' avec 'Kamelot' ou 'Georg Neuhauser' de 'Serenity', puis rupture totale pour la troisième partie 'Lost in the Loop' qui est un instrumental à la guitare classique qui termine l'album sur une note acoustique agrémentée par un violoncelle mélancolique.
En résumé, les Italiens de 'MindAhead' sortent un magnifique album de métal progressif qui contient tous les ingrédients que l'on désire trouver dans ce style et si vous aimez les grands écarts comme je les aime avec par exemple du métal bien trempé suivi d'un acoustique de guitare, vous êtes au bon endroit et vous devriez adhérez à cette première partie de cet histoire de '6119'... | |