Artiste : Kaipa

Album : Sommargryningsljus

Date de Sortie : 28-06-2024

Ajouté le : 19-07-2024






Cette année 2024 continue à nous déverser de nombreux bijoux de progressif ce qui fait que je découvre seulement maintenant les sorties de fin juin 2024. Impossible de passer à côté du dernier 'Kaipa' qui est encore un modèle du genre en rock progressif symphonique et qui nous offre 80 minutes riches et denses avec, excusez du peu, 6 longs développements dépassant ou frisant les 10 minutes. Ce n'est que deux ans après le magnifique 'Urskog' que le prolifique 'Hans Lundin', seul rescapé de la formation initiale et bien entouré par des artistes d'un énorme talent, nous gratifie de cette nouvelle galette qui, à elle seule, pourrait être un mètre étalon de ce qu'il s'est fait de mieux dans ce style depuis plus de 50 ans. Au line up inchangé depuis maintenant 3 albums, on retrouve également le violoniste 'Elin Rubinsztein', le flûtiste 'Fredrik Lindqvist' et le saxophoniste 'Olof Åslund' dans ce 'Sommargryningsljus' qui est un voyage nocturne du crépuscule à l'aube, les deux premiers morceaux représentant le crépuscule (littéralement Sommarskymningsljus signifie lumière du crépuscule d'été) et les deux derniers l'aube (littéralement Sommargryningsljus signifie lumière de l'aube d'été). Pour la petite histoire, 'Hans Lundin' a récupéré deux chansons mixées sur cassette qu'il avait généré en midi sur un ordinateur Atari (pour les plus de 60 ans !!).

L'apéritif nous est offert avec 'Sommarskymningsljus' qui débute avec le chant angélique d'Aleena Gibson' qui vient nous caresser délicatement les sens (Aleena est d'ailleurs à l'origine de la mélodie de ce magnifique titre), puis, 'Seven Birds' (un des deux titres récupérés par 'Hans Lundin') nous offre le premier long développement reprenant le thème mélodique de la première composition et qui poursuit dans ce progressif symphonique et mélodique avec tous les ingrédients que tout fan désire trouver dans ce style : des harmonies vocales magnifiques (écoutez le petit break a capella vers 7 minutes) et des instrumentistes magnifiant l'ensemble (dans ce titre, les claviers d'Hans Lundin' tissant un tapis mélodique rayonnant d'une lumière bienfaitrice, le guitariste 'Per Nilsson' amenant une émotion palpable dans chacune des ses interventions et la section rythmique de 'Jonas Reningold' et de 'Darby Todd' enveloppant le tout avec une belle délicatesse).

Nous sommes également sous le charme avec les 11 minutes de 'Like Thousand Dawns' avec ses alternances entre les sections chantées apaisantes et harmonieuses et des parties instrumentales plus recherchées et typiques d'un progressif imaginatif, puis, 'Revelationview' nous fait revenir à ce progressif symphonique des années 70 avec ce côté pastoral amené par des lignes mélodiques harmonieuses, rappelant des formations comme 'Kansas', ceci étant accentué par les accompagnements de violon d'Elin Rubinsztein' et de flûte de 'Fredrik Lindqvist'. Nouvelle composition dépassant les 10 minutes avec 'Chased by Wolves and Burned by the Sun' qui nous embarque de nouveau dans un labyrinthe progressif dans une ambiance plus énergique, la section rythmique délivrant un tempo marqué sur lequel 'Patrik Lundström' nous offre une prestation vocale de haute volée en alternance avec 'Per Nilsson' qui vient ajouter sa patte dans de remarquables solos de guitare, puis, la palme du titre le plus long revient à 'Spiderweb Train' qui déroule un thème mélodique mémorable avec des harmonies vocales délicieuses alternant avec des parties instrumentales dans lesquelles on retrouve le côté pastoral avec le violon et la flûte (magnifique duo violon/guitare à 6 minutes 30) et qui offrent également des pérégrinations plus recherchées avec cette section rythmique admirable (à 3 minutes par exemple), bref, une sorte de modèle parfait de la composition progressive qui s'apprivoise au fil des écoutes (et je ne vous ai pas parlé du final qui donne la chair de poule !).

Pour terminer avec les longs développements, 'Songs in Our Hands' en rajoute une couche avec sa mélodie mélancolique émouvante qui vient nous bercer à l'écoute du chant touchant de 'Patrik Lundström' avant de prendre un peu plus d'ampleur dans une partie instrumentale magnifique continuant le thème de départ dans laquelle 'Per Nilsson' fait littéralement chanter sa guitare, toujours en parallèle de l'accompagnement au violon d'Elin Rubinsztein' et ce titre offre encore un final magnifique avec, de nouveau, un solo de guitare absolument éblouissant et 'Aleena Gibson' qui nous provoque encore quelques frissons de plaisir. Nous sommes arrivés au bout de notre voyage nocturne, et l'aube qui pointait le bout de son nez dans 'Songs Our Hands' laisse la place à la version courte de 'Sommargryningsljus' qui reprend le thème du premier titre et qui nous fait quitter tranquillement ce magnifique album en se laissant bercer par le chant envoutant d'Aleena Gibson' et par quelques notes plaintives de guitare sublimes de 'Per Nilsson' (une version plus longue du même titre qui a fait l'objet d'une vidéo youtube que vous pouvez voir ci-dessus est également présente ensuite).

En résumé, les Suédois de 'Kaipa' ont encore réuni tous les ingrédients du rock progressif symphonique pour nous offrir un nouveau voyage sublime et intense avec des longs développements d'une richesse extraordinaire et, les mots de mètre étalon de 50 années de progressif que j'ai utilisé en début de chronique sont une très bonne définition de 'Sommargryningsljus' qui devrait, sans aucun doute, rejoindre la discothèque idéale de toute amatrice et de tout amateur de progressif...

Interprêtes

Hans Lundin (Claviers, Chant), Per Nilsson (Guitare), Jonas Reingold (Basse), Darby Todd (Batterie), Patrik Lundström (Chant), Aleena Gibson (Chant) + Invités : Elin Rubinsztein (Violon), Fredrik Lindqvist (Flûte), Olof Åslund (Saxophone)