Pour tous celles et ceux qui sont en quête perpétuelle de nouveaux talents, dont je fais partie, nous sommes toujours à la chasse pour trouver des perles musicales, et dans ce cas précis, c'est littéralement ce que j'ai trouvé avec les Biélorusses de 'Belle Morte' car c'est précisément le titre de leur deuxième album, album qui me les a fait découvrir. Autant vous prévenir tout de suite, cette formation n'est pas une énième formation de métal symphonique qui rentre dans le moule formaté de ce style car, après une première écoute, on est submergé par de multiples influences avec, bien entendu, certaines étant puisées dans leurs racines slaves. De plus, de multiples invités, dont vous avez la liste ci-dessous, participent à cet album avec de nombreux instruments traditionnels, qui densifie considérablement les arrangements instrumentaux. N'en connaissant pas certains, je vous ai également mis les liens vers Wikipedia. Alors, prêts pour un tour du monde de saveurs musicales éclectiques, l'ensemble mélangeant des styles différents, allant d'un rock mélodique et tranquille à du métal extrême ?
Nous sommes accueillis par la chanson titre, courte mélopée sur laquelle 'Belle Morte' nous offre une prestation vocale remplie d'une belle délicatesse, les instruments duda et sopilka amenant un côté folk celtique très agréable (voir la vidéo ci-dessus), puis, 'Falling Idol' rajoute les instruments électriques et flirte du côté des mélodies de 'Nightwish' dans du métal symphonique mélodique avec des influences Nordiques. Nous passons de l'autre côté de la planète avec les influences asiatiques d'Exorcism', les instruments traditionnels affichant un contraste saisissant avec la puissance des guitares saturées, et la geisha 'Belle Morte' délivrant de savoureuses volutes dans un registre assez haut perché (voir la vidéo ici), puis, 'Blame Me' recelle des influences slaves avec des changements rythmiques et d'intensité amenant un côté théâtral sur une mélodie prenante. Retour dans les contrées Nordiques avec la belle ballade 'Wintersleep' lorgnant du côté des mélodies des premiers 'Nightwich' à la fin des années 90, puis, la flûte de Pan de 'Losing Faith' nous emmène de l'autre côté de l'Atlantique, en Amérique du Sud et fait se rencontrer des sonorités traditionnelles avec une très belle mélodie plus conventionnelle dans une ambiance entraînante. Autre moment merveilleux, 'Black Waters' nous entraîne dans des volutes aériennes avec les instruments Indonésien, le suling et le gamelan, le duo vocal 'Belle Morte'/'Sergey Butovsky' amenant une belle émotion, cette composition se durcissant dans le final dans lequel 'Belle Morte' nous délivre de merveilleuses vocalises.
Nous poursuivons ce beau voyage avec 'Willow' qui, sur un lent tempo, est une nouvelle ballade qui nous emmène dans un registre plus classique, le luth et la vielle à roue amenant ce côté traditionnel, le refrain avec des chœurs généreux étant magnifique et le final retombant dans quelques notes de luth étant divin. Avec 'September', l'Orient et l'occident ne forme qu'un dans ce très beau titre qui intègre une fusion parfaite des instruments électriques et des instruments traditionnels que sont le oud et le saz, et ceci dans une ambiance emprunte d'un bel entrain musical (voir la vidéo ici). L'atmosphère se durcit avec 'Jorōgumo' qui est très diversifié en affichant différentes influences et qui offre des growls rageurs que n'auraient pas renié 'Orphaned Land' ('Sergey Butovsky' ayant d'ailleurs un peu la voix de 'Kobi Farhi' dans les couplets), l'ensemble ayant un côté festif très agréable grâce à une rythmique très entraînante qui donne une irrésistible envie de bouger, puis, 'Krew' monte le curseur émotionnel de plusieurs crans en réunissant les trois langues le Biélorusse, l’Ukrainien et le Polonais avec les invités 'Alex Pilkevych' et 'Ada Rusinkiewicz' et qui, sur le thème de la guerre en Ukraine, est une sorte d'imploration à la réconciliation des peuples, moment intense que la musique permet de proposer (voir la vidéo ici). Et pour terminer, la version piano/voix d'Exorcism' ne retient que la substantifique moelle de cette merveilleuse chanson qui nous donne l'opportunité d'entendre une dernière fois le chant mélodieux de 'Belle Morte'.
En résumé, les Biélorusses de 'Belle Morte' sortent un merveilleux album en intégrant de nombreuses influences et avec, cerise sur le gâteau, la participation de nombreux instrumentistes qui amènent une réelle authenticité à chaque composition. Abattant les frontières musicales, cette œuvre va bien au-delà du métal symphonique et 'Pearl Hunting' est littéralement une collection de perles rares de musique du monde qui nous embarquent dans un fabuleux voyage dépaysant... | |