Dans ma chronique de 'Whoosh!' de 2020, j'avais retrouvé cette énergie positive d'antan avec des compositions qui nous ramenaient quelques décennies en arrière et qui étaient d'une efficacité redoutable. En 2020, le total des âges des cinq membres de 'Deep Purple' était de 359 ans et, en 2024, il est légèrement moins important, ceci étant seulement dû au remplacement de 'Steve Morse' par 'Simon McBride' d'une vingtaine d'années plus jeune, l'ancien guitariste de 'Deep Purple' s'étant arrêté pour rester auprès de sa femme 'Janine' qui était atteinte d'un cancer et qui est malheureusement décédée en Février 2024. 'Ian Gillan' est maintenant dans sa 80ème année, 'Roger Glover' le suit de près avec 78 printemps et 'Ian Paice' et 'Don Airey' totalisent chacun 76 ans. A ces âges, on peut comprendre que certains auraient envie de prendre un peu de repos, mais, que nenni, nos quatre vaillants septuagénaires nous offrent un album fabuleux qui m'a directement renvoyé dans un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, lorsque je découvrais les albums de la première moitié des années 70 en commençant par 'Deep Purple in Rock' de 1970 jusqu'au 'Come Taste The Band' de 1975, sans oublier les live cultes, le 'Made In Japan' et la 'Made In Europe'.
L'album débute par 'Show Me' qui prend petit à petit de la puissance et qui déverse un premier scud bien pêchu avec une rythmique qui vous met des fourmis dans les jambes et puis, il y a cette première joute magistrale entre 'Don Airey' et 'Simon McBride' qui file carrément la chair de poule. Sans transition, 'A Bit on the Side' poursuit avec la section rythmique de 'Paice' et de 'Glover' qui nous assènent un tempo d'enfer avec un 'Gillan' qui, même s'il n'a plus sa voix d'entant, suit remarquablement la cadence d'enfer de ses deux compères. J'arrête 'Sharp Shooter' au bout de quelques secondes pour rejouer cette introduction à la 'Into The Fire' en augmentant le son dans le casque et je me laisse aller à headbanguer tout au long de ce titre dans lequel 'Done Airey' et 'Simon McBride' font encore parler la poudre et se mettent dans la peau d'un certain duo 'Lord'/Blackmore'. Pas le temps de s'en remettre que 'Portable Door' arrive (voir la vidéo ci-dessus) et poursuit dans une rythmique bien marquée qu'accompagne 'Done Airey' à l'Hammond et, c'est reparti pour un échange Guitare/Claviers comme au bon vieux temps (pas mal du tout le petit jeune 'Simon McBride' à la guitare !). Suit 'Old-Fangled Thing' qui, sur une rythmique syncopée prenant ensuite des airs jazzy, nous offre une prestation vocale très expressive de 'Ian Gillan' en tant que conteur et dans la deuxième partie, 'Don Airey' et 'Simon McBride' jouent au chat et à la souris remarquablement. Moment plus calme avec 'If I Were You' qui baigne dans une belle ambiance mélancolique, 'Simon McBride' rajoutant à ce sentiment dans un nouveau solo magnifique et rempli d'une émotion palpable, puis, 'Pictures of You' est également plus cool et balance une rythmique entraînante, 'Ian Gillan' étant comme un poisson dans l'eau dans ce style mélodique accrocheur (voir la vidéo ici). Le final de 'Pictures Of You' qui rappelle les ambiances d'un 'Tubular Bells' de 'Mike Oldfield' avec des claviers 'Floydiens' embraye, sans temps mort sur 'I'm Saying Nothing' qui lorgne cette fois du côté du dernier album 'Whoosh!' avec sa rythmique chaloupée 'Made In Deep Purple', et est encore un petit bijou de hard rock avec de nouveau une joute remarquable Guitare/Claviers.
A ce moment là de l'album, on se dit que les Britanniques ont tout mis au début tellement la qualité des compositions est exceptionnelle, mais arrive alors 'Lazy Sod' et sa rythmique addictive à s'arracher la tête à force d'headbanguer (voir la vidéo ici) et une autre bombe 'Purpleienne' enchaine avec 'Now You're Talkin'' qui sera certainement pour certains, le meilleur titre de l'album : pour ma part, je retrouve tout ce que j'aime chez 'Deep Purple' avec ces up-tempo qui vous font bouger tout votre corps et ces solos de guitare et de claviers exceptionnels et, quitte à choquer quelques irréductibles de la période de la première moitié des années 70, je place ce 'Now You're Talkin'' au même niveau qu'un 'Highway Star'. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec 'No Money to Burn' qui flirte cette fois du côté des années 80 avec 'Perfect Strangers' et 'Ian Gillan' nous fait encore une extraordinaire prestation vocale, puis, il est temps de prendre un moment de repos bien mérité avec 'I'll Catch You', une très belle ballade blues/rock avec ce moment magique du solo de guitare de 'Simon McBride', sans oublier la nouvelle prestation vocale magistrale de mister 'Gillan'. Pour clôturer ce magnifique album, 'Bleeding Obvious' a une construction plus complexe avec une approche progressive très originale que l'on n'a pas forcément l'habitude d'entendre chez 'Deep Purple' tout en gardant l'essence même du groupe, les parties instrumentales étant sublimes avec ce pont final pour rattraper la partie chantée : du pure bonheur !
En résumé, à l'image de notre combo qui prend un bain de jouvence, ce '=1' devrait avoir pour effet de faire rajeunir tous les fans historiques de 'Deep Purple' de quelques décennies car l'album offre une pléiade de compositions fabuleuses nous ramenant au meilleur des années 70, le nouveau guitariste 'Simon McBride' s'étant fondu merveilleusement dans la formation en nous offrant avec 'Don Airey' de magnifiques solos rappelant la pair 'Blackmore'/'Lord', la section rythmique 'Roger Glover'/'Ian Paice' étant toujours autant efficace et 'Ian Gillan' faisant toujours des prestations vocales admirables comme si le temps glissaient sur lui sans aucun effet... | |
