On ne peut pas dire que les Norvégiens de 'Lucifer Was' se sont fait une grande réputation en rock progressif car, actifs depuis les années 70, ils n'ont commencé à sortir des albums qu'à la fin des années 90 et 'En Fix Ferdig Mann' est leur 8ème enregistrement studio. La particularité est que ce dernier opus qui succède à 'Morning Star', datant déjà de 2017, est chanté en Norvégien. Menés par le seul rescapé des années 70, le guitariste 'Thore Engen' qui est également l'auteur et compositeur du groupe, le reste du line up se compose de 'Jon Ruder' au chant, d'Andreas Sjo Engen' à la guitare, de 'Arne Martinussen' aux claviers, de 'Bjørn Malmåsen' et d'Arild Brøter' à la batterie. Ils nous proposent du rock progressif nous faisant remonter aux années 70 et on pourrait les situer entre le progressif modéré de 'Jethro Tull' et le progressif plus musclé de 'Uriah Heep'.
'Frå Fyrste Dag' nous accueille avec de magnifiques arrangements vocaux et poursuit dans du progressif symphonique qui présente une ambiance théâtrale sur une mélodie entraînante que l'on s'approprie dès la première écoute, puis, 'Ein Fix Ferdig Mann', sur un tempo plus lent, nous emmène dans un titre rythmé sur lequel 'Jon Ruder' nous propose une prestation vocale très expressive, les chœurs venant l'accompagner et le solo de guitare dans la deuxième partie étant remarquable. Avec 'Krig I Opne Landskap', changement de registre pour une introduction assez contemporaine qui se poursuit par une section musclée et qui montre ensuite un visage épique dans des sections chantées alternant parties énergiques et d'autres plus calmes, 'Arne Martinussen' amenant à l'orgue un côté imposant très appréciable, puis, 'Ei Gåte' continue dans du progressif imaginatif sur un très beau mid-tempo avec une nouvelle mélodie accrocheuse. Suit 'Når Natta Kjem og Tek Meg' qui amène une pause mélancolique et qui est interprété par une chanteuse amenant un présence féminine touchante, puis, 'Eg Vil Ha Det Eg Vil Ha' durcit le propos pour un titre plus énergique et qui peut faire penser à certains endroits à du 'Jethro Tull'. Avec 'Snømann i Sol', nous sommes emmenés dans une ballade sirupeuse et mélancolique qui flirte du côté de l'Italie, tranchant avec le reste de l'album mais qui amène une émotion toute particulière grâce à la prestation vocale émouvante et au très bel accompagnement à la guitare électrique, puis, on retrouve un côté théâtral dans 'Aftenbøn Til Dauden' qui bénéficie d'une construction plus complexe et qui met en avant de magnifiques chœurs dans une ambiance de comédie musicale. L'album se termine par 'Kunsten Å Gjere Ingenting' qui nous emmène dans une dernière ballade avec de très belles lignes mélodiques et avec des arrangements vocaux magnifiques qui forment un bel accompagnement amenant une atmosphère remplie d'une nonchalance très agréable.
En résumé, les Norvégiens de 'Lucifer Was' nous offrent un très bel album, diversifié, qui nous embarque dans du progressif imaginatif et rempli d'une belle théâtralité, avec, cerise sur le gâteau, une accessibilité immédiate grâce à de belles lignes mélodiques accessibles à la première écoute... | |