Même si le dernier album d'Everon' date déjà de plus de 15 ans, le nom d'Oliver Philipps' me disait quelque chose dans des sorties plus récentes. En faisant une recherche dans mes chroniques myprogmusic, j'ai retrouvé les différents projets auxquels il a participé dont 'Phantasma', 'Leah' ou encore 'Imperia' mais il a également produit et enregistré d'autres formations comme 'Delain' ou 'Serenity', le point commun de tous ces noms étant d'être des formations de métal symphonique. Donc, il est tout à fait normal de retrouver sur ce nouvel album d'Everon', qualifié sur le très bon site progarchives de "Heavy Prog", des invités comme les chanteuses 'Leah' et 'Helena Iren Michaelsen' ('Imperia'). Musicalement, 'Oliver Philipps' est un mélodiste hors pair et l'ensemble est une sorte de mélange entre du rock progressif symphonique nous faisant revenir aux années 70/80 et des ambiances plus énergiques amenant quelques pincées de métal.
'No Embrace', qui débute l'album, en est un très bel exemple car j'ai l'impression d'entendre une composition de 'Kansas' dans une interprétation plus musclée, avec une première mélodie mémorable rappelant ce côté symphonique du début du progressif (voir la vidéo ci-dessus). Suit 'Broken Angels', qui montre un visage plus calme dans les deux premières minutes avec un accompagnement de cordes amenant un côté mélancolique, prend de l'ampleur dans le refrain et le chant de 'Oliver Philipps' prend des intonations de celui de 'Georg Neuhauser' de 'Serenity'. 'Travels' nous emmène ensuite dans un très beau titre mélodique qui baigne dans une ambiance tranquille et délicate et qui montre un visage plus énergique dans la deuxième partie tout en gardant ce côté bucolique, puis, sans transition, 'Pinocchio's Nose' nous offre un nouveau bijou mélodique, une sorte de sérénade folkisante dans laquelle 'Oliver Philipps' et 'Leah' forment un magnifique duo vocal, me rappelant celui que formait 'Georg Neuhauser' et 'Clémentine Delaunay' au début des années 2010. Nous sommes également sous le charme de 'Monster' qui est une très belle ballade qui offre de remarquables alternances d'intensités, les lignes mélodiques venant se greffer directement dans la tête, puis, la chanson titre est certainement le titre le plus progressif avec de nombreux changements d'intensité et avec une prestation vocale admirable d'Oliver Philipps' qui module sa voix en fonction de la puissance du moment, très douce dans les parties tranquilles, jusqu'à utiliser un chant guttural lorsque le titre atteint son paroxysme.
La deuxième moitié de l'album débute avec la power ballade 'Grace' qui voit 'Helena Iren Michaelsen' nous offrir un très beau duo vocal avec 'Oliver Philipps' et qui prend de l'ampleur dans la deuxième partie pour alterner avec une belle section plus épurée pour un final épique à souhait. Suit 'Guilty As Charged' qui montre un visage plus musclé à certains endroits et qui pourrait très bien être une composition d'une formation de métal symphonique, le chant très expressif d'Oliver Philipps' me faisant penser à celui de 'Michele Guaitoli' de 'Visions Of Atlantis' et l'ensemble bénéficiant de lignes mélodiques accrocheuses. Les deux compositions suivantes sont les plus courtes de l'album, avec tout d'abord, 'Children Of The Earth' qui nous offre une nouvelle ballade semi-acoustique très agréable avec de très belles harmonies vocales, puis, 'OCD' est un instrumental énergique dans lequel la section rythmique est bien musclée et dans lequel les solos de guitare sont remarquables. Bien que 'Until We Meet Again' soit un hommage au batteur du groupe, 'Christian Moos', décédé subitement avant la sortie de 'Shells', l'ambiance dégagée n'est pas du tout mélancolique et la rythmique entraînante accompagne des paroles émouvantes qui mettent en avant le fait que tous les souvenirs resteront à jamais dans la mémoire de ceux qui restent (voir la vidéo ici). Pour terminer ce très bel album, le long développpement 'Flesh', qui est une reprise présente dans l'album du même nom de 2002 (lien Qobuz et lien Spotify), réenregistré pour l'occasion avec un son moderne avec une belle dynamique, nous embarque de nouveau dans cette saga progressive épique à souhait, genre de grande fresque de rock symphonique qui nécessite de nombreuses écoutes pour bien s'en imprégner et qui bénéficie d'un final grandiose qui monte le curseur émotionnel à son paroxysme, cette magnifique pièce fusionnant à elle seule plusieurs décennies de progressif.
En résumé, 'Oliver Philippe' ravive avec brio son projet 'Everon' en nous offrant un excellent album qui allie classicisme et modernité ce qui en fait un album de rock symphonique à avoir dans sa discothèque idéale pour toute amatrice et pour tout amateur de progressif à travers les âges... | |