Si vous êtes amatrices ou amateurs de métal progressif mais également de rock progressif, 'Kristoffer Gildenlöw' ne doit pas vous être inconnu, puisqu'il s'est fait connaitre avec son frère 'Daniel' dans les années 90 lorsqu'ils ont créé ensemble 'Pain Of Salvation' qu'il a quitté au milieu des années 2000 pour se lancer dans différents projets, avec, tout d'abord, en rejoignant en 2006 la formation de rock progressif 'Dial', puis en commençant une carrière solo tout en participant à de nombreux projets (dont 'Kayak'). Depuis maintenant plus d'une dizaine d'années, il nous offre de somptueux albums dont le dernier 'Let Me Be a Ghost' m'avait procuré un plaisir immense. 'Empty' est donc son 5ème album solo, solo car il porte son nom, mais de nombreux invités viennent l'accompagner dont de très bons guitaristes.
Et après une première écoute, c'est ce parallèle avec les 'Floyds' qui m'a le plus frappé dans cet album, comme si les deux larrons 'Roger Waters' et 'David Gilmour' s'étaient réconciliées, le côté épuré et contenu du chant de Kristoffer lorgnant vers 'Roger Waters' et les sections instrumentales avec de somptueux solos de guitare flirtant avec le feeling de 'David Gilmour'. 'Time To Turn The Page', qui débute l'album, en est l'illustration parfaite avec une première partie atmosphérique dans laquelle 'Kristoffer Gildenlöw' pose son chant fragile et épuré baignant dans de la réverbération et qui explose à mi-parcours avec un solo de guitare magistral, le final retombant dans quelques doux arpèges. La suite continue dans cette ambiance avec 'End Of The Road' enjolivé par des cordes dans les parties tranquilles et poursuit sur un lent tempo sur lequel on s'abandonne complètement, puis, 'Harbinger of Sorrow', introduit par une phrase répétitive jouée au piano nous emmène dans des alternances d'intensités, 'Kristoffer Gildenlöw' modulant de très belle manière son chant avec des incursions remarquables dans les aigües. Quant à 'He's Not Me', introduit par une guitare 'Floydienne', prolonge ces moments remplies de sensibilité avec un nouveau bijou mélodique qui chemine lentement entre parties chantées et sections instrumentales 'Gilmouriennes'. Avec, 'Black And White', l'introduction feutré est encore synonyme de quiétude qui nous fait continuer notre beau voyage sur un chant profond et rempli d'émotion de 'Kristoffer Gildenlöw' et un solo de guitare qui, cette fois, me fait penser aux sonorités de 'Mark Knopfler', puis, 'Down We Go' monte encore le curseur émotionnel avec une longue composition sur un lent crescendo magnifique, 'Kristoffer Gildenlöw' ayant complètement réconcilié 'Gilmour' et 'Waters' sur ce titre débordant d'une force tranquille extraordinaire, le solo de guitare final me filant la chair de poule et faisant de ce titre mon coup de cœur de l'album. Nous ne sommes pas au bout de nos émotions car la deuxième partie de l'album nous offre également de très belles compositions, tout d'abord avec 'Turn It All Around' et ses arpèges de guitare apaisants, la suite amenant une certaine modernité mélodique, puis, 'Means To An End' prolonge notre doux périple sur une rythmique nonchalante, les lignes mélodiques étant de toute beauté. Suit 'Beautiful Decay' dans la même ambiance que son prédécesseur, l'accompagnement au piano amenant ce côté ritournelle mélancolique sur un tempo à trois temps, puis, toujours sur un lent tempo, 'The Brittle Man' est un titre assez court qui débute en duo basse/voix et qui voit arriver ensuite un violon qui est rejoint par un piano formant un très beau crescendo. Plus rythmé, 'Saturated' met en avant de superbes harmonies vocales, de très beaux chœurs accompagnant le chant de 'Kristoffer Gildenlöw' sur une mélodie accrocheuse. Nous arrivons au terme de notre très beau voyage avec la chanson titre qui frôle les 10 minutes et dont les 2 premières minutes plantent un décor fait de bruitages qui prennent de l'ampleur petit à petit et qui sont suivis par une section très épurée avec des sonorités 'Floydiennes', le chant tourmenté de 'Kristoffer Gildenlöw' me faisant penser à celui de 'Roger Waters', puis, à 6:30, le titre explose dans un solo de guitare d'une force émotionnelle poignante qui monte en puissance lentement pour retomber sur la fin en fade out : tout simplement sublime !!
En résumé, comme vous l'aurez compris, cet album de 2024 aurait très bien pu être un des meilleurs albums des 'Pink Floyd' mais il est l'œuvre d'un artiste de talent qui sort certainement un de ses meilleurs albums en nous offrant ce 'Empty' qui devrait plaire, au-delà des fans de 'Kristoffer Gildenlöw', à un public assez large qui aime le rock progressif atmosphérique nous ramenant aux années 70 avec, cerise sur le gâteau, des mélodies accrocheuses qui s'apprivoisent facilement... | |