'Edenbridge' est encore une formation que j'apprécie tout particulièrement; créée il y a maintenant 25 ans par le multi-instrumentaliste 'Lanvall' et sa compagne sur scène et à la ville, 'Sabine Edelsbacher', et avec déjà 10 albums (voir la discographie sur leur site ici), ils ont toujours été pour moi la définition même du métal symphonique : une fusion parfaite entre le métal et la musique classique orchestrale. Le reste du line up se compose maintenant et depuis déjà quelques années, du guitariste 'Dominik Sebastian', du bassiste 'Stefan Gimpl' et du batteur 'Johannes Jungreithmeier'. Après la sortie d'une compilation des cinq derniers album que j'avais chroniqué ici et dans laquelle je m'étais fait un plaisir de rajouter une playlist supplémentaire d'autres compositions ici, 2022 voit la sortie d'un nouvel album, 'Shangri-La', qui est inspiré du roman 'Lost Horizon' de 'James Hilton' paru en 1933, le lieu 'Shangri-La' étant décrit comme un lieu mystique où les gens vivent en paix et en harmonie.
Quand je lis certaines chroniques ici et là qui déplorent qu'Edenbridge' fasse toujours de l'Edenbridge', je ne pense pas que beaucoup de monde ait reproché à 'Mozart' de faire toujours du 'Mozart' (et je ne dis pas ça parce que le groupe est Autrichien !!). Certes, lorsqu'on s'est mis entre les oreilles ces longs développements et ses mélodies addictives qui émaillent la discographie du groupe, on est toujours en attente d'encore plus, une sorte de quête infinie vers un graal musical encore plus fort. Mais, pour les inconditionnels du groupe, mettez de côté tout ce passé musical intense et imaginez-vous que cette dernière offrande des Autrichiens est leur premier enregistrement studio en découvrant chaque composition, écoute après écoute, car un album d'Edenbridge' demande de s'y attarder pour en tirer toute la substantifique moelle.
'At First Line' nous emmène dans un premier long développement de 8 minutes avec tous les ingrédients d'un métal symphonique mêlant admirablement les riffs saturés de guitare avec des arrangements orchestraux et vocaux somptueux, la partie centrale avec ces chœurs grandioses étant fabuleuse, tout comme cette section tranquille dans la deuxième partie du titre, le final amenant ce côté puissant et imposant avec une mélodie prenante mise en valeur par le chant expressif de 'Sabine Edelsbacher' : on est déjà aux anges ! Suit 'The Call of Eden' (voir la vidéo ci-dessus) qui met en avant le côté super mélodique dans un titre beaucoup plus direct avec ce refrain qui vient se greffer automatiquement dans votre tête, puis, 'Hall Of Shame' est encore une autre facette qui allie le côté mélodique avec une construction plus élaborée et plus énergique avec un solo de guitare digne de ce nom dans la deuxième partie. Très bien placé, après toute la vigueur de 'Hall of Shame', 'Savage Land' nous embarque cette fois dans une ballade mélancolique avec une interprétation de Sabine qui file la chair de poule et avec cette flûte qui nous transporte pendant quelques secondes dans un pays lointain, puis, 'Somewhere Else but Here' est un autre hit que l'on a envie d'écouter en boucle avec une nouvelle mélodie addictive. Et que dire de 'La Liberté est un toit fait d'étoiles' (que je mets en Français exprès tellement cette courte phrase est expressive) qui développe en moins de 6 minutes une succession d'ambiances différentes montrant tout le côté progressif symphonique avec des changements d'intensités et de tempo tout au long du titre. Suit 'Arcadia, (The Great Escape)' qui est la deuxième ballade de l'album et qui montre tout le talent de composition de 'Lanvall' pour des mélodies remplies d'une sérénité qui sont bien en phase avec les messages délivrés de sagesse et de spiritualité (l'objet même du lieu Shangri-La), puis 'The Road to Shangri-La' (voir la vidéo ici) nous montre le chemin de ce lieu mystique dans une atmosphère dépaysante puis entraînante avec une très belle partie instrumentale dans la deuxième partie du titre.
Et pour terminer ce magnifique album, nous arrivons à la pièce maitresse que tous les fans d'Edenbridge' attendent et qui est la deuxième partie de 'The Bonding' dont la première sortie en 2013 fait partie de mes compositions indispensables de progressif et que j'ai toujours un grand plaisir à réécouter. Et pour cette nouvelle composition épique, 'Lanvall' a rappelé 'Erik Gunnar Mårtensson' qui a cette fois pris une belle part à ce magnifique titre qui développe une succession de paysages sonores diversifiés qui nous font passer de sections orchestrales symphoniques grandioses à des parties beaucoup plus tranquilles qui prennent subitement de l'énergie en ajoutant des riffs de guitares saturés, l'alternance de rythmiques étant toujours bien amené. Et comme on en a maintenant l'habitude, le final de ces titres nous fait monter sur un petit nuage pour nous délivrer une mélodie addictive qui reste gravée dans notre mémoire. En l'occurrence, dans ce 'The Bonding (Part 2)', on pourrait dire que la quatrième partie ('Round and Round') qui file déjà la chair de poule, fait déjà office de pré-final grâce au duo vocal entre Erik et Sabine (après la première partie merveilleusement chantée par Erik, Sabine prend le relais et nous émeut aux larmes), puis, 'Lanvall' rajoute un solo de guitare 'Floydien' simple mais tellement émouvant avant le final qui reprend le thème de départ et qui ne finit pas de nous éblouir avec ces arrangements orchestraux et vocaux imposants se terminant par une dernière montée chromatique magistrale.
En résumé, comme vous l'aurez compris, ce dernier album d'Edenbridge' est encore une réussite totale qui se bonifie d'écoute en écoute, ce qui, pour ma part, est signe de qualité, et montre encore tout le talent de cette formation qui n'a pas, à mon gout, toute la reconnaissance qu'elle mériterait dans le monde du métal symphonique... | |