'White Void' est un nouveau projet initié par le chanteur 'Lars Are Nedland' qui officie dans deux formations taguées en black métal ('Borknagar', 'Solstafir') et qui a embarqué avec lui le batteur de black métal 'Tobias Solbakk' ('Ohsahn') mais également deux autres artistes assez éloignés de ses styles musicaux, le guitariste de blues rock 'Eivind Marum' et le bassiste 'Vegard Kummen' qui évolue dans la musique électro. Si on lit la bio du label, « 'White Void', c’est l’absence de direction et de sens à la vie. C’est la description d’un fondamental décalage entre la recherche de sens par l’individu et l’absence de logique de l’univers », on se dit qu'on est plus dans un traité de philosophie qu'un album de musique mais, à la première écoute, on est embarqué dans un univers musical qui mélange différents styles musicaux tout en gardant une accessibilité immédiate ce qui déroute l'auditeur avec cette double impression d'accrocher immédiatement au différentes mélodies sans pour autant pouvoir se raccrocher à des références connues, ces deux sentiments étant finalement très bien résumés dans la définition du label.
'Do. Not. Sleep.' démarre l'album dans une ambiance bien éloignée des sections blacks de 'Borknagar' avec une première construction assez classique mais néanmoins amenant une dose de progressif avec quelques changements de tempos et d'intensité et avec des lignes mélodiques qui s'apprivoisent immédiatement, puis, 'There Is No Freedom But The End' offre deux visages avec tout d'abord, des couplets qui peuvent faire penser à certaines sonorités des années 80, le groupe me venant à l'esprit étant 'Depeche Mode' puis le refrain ralentit le rythme et monte en puissance avec une mélodie complètement addictive. Suit 'Where You Go, You’ll Bring Nothing' qui démarre dans un lent tempo dégageant une force imposante, et qui alterne avec des parties plus rapides intégrant même une sorte d'aparté jazzy, puis, 'The Shovel and the Cross' nous embarque dans un mix entre hard-rock des années 70 et new-wave des années 80 avec un côté assez sombre et 'This Apocalypse Is For You' accélère le rythme pour un nouveau mélange, cette fois entre hard-rock et punk. La grande force de ces compositions est cette fusion entre plusieurs styles avec des alternances entre parties entraînantes et d'autres beaucoup plus posées, puissantes et solennelles, procédé que l'on retrouve souvent en rock progressif mais qui est utilisé ici en y intégrant d'autres influences assez diverses puisées dans la musique rock et hard-rock des années 70/80 et 'All Chains Rust, All Men Die' en est encore l'illustration parfaite. Et c'est avec l'entraînant et énergique 'The Fucking Violence of Love' qui est beaucoup plus linéaire que le reste tout en ayant encore des lignes mélodiques addictives et 'The Air was Thick with Smoke', beaucoup plus recherché dans la construction qui nous embarque dans un titre à plusieurs tiroirs toujours soutenu par des influences hard-rock que l'album se termine de très belle manière.
En résumé, 'Lars Are Nedland' nous offre un nouveau projet qui n'est finalement pas si éloigné de ses deux projets principaux dans l'approche car, de la même manière que Borknagar', 'White Void' mélange différents styles de musique, la seule composante qu'il a supprimée étant le côté black métal ce qui rend ce nouveau projet beaucoup plus accessible grâce également à des lignes mélodiques qui s'intègrent immédiatement... | |