Nous retrouvons avec plaisir le projet progressif 'Dilemna' après 6 ans d'absence, le dernier album 'Random Acts of Liberation' datant de 2018. Côté line-up, le membre fondateur et claviériste 'Robin Z' s'est entouré d'artistes de talent avec, tout d'abord, le batteur 'Collin Leijenaar' et le guitariste 'Paul Crezee' qui étaient déjà présents sur le dernier opus ('Collin Leijenaar' ayant également participé au projet 'Kayak' en 2018) mais également de nouveaux venus avec le chanteur 'Jermain Van Der Bogt', surnommé 'Wudstik', qui était un des chanteurs du dernier show '01011001 - Live Beneath The Waves' d'Ayreon' et qui participe au projet 'For All We Know' de 'Ruud Jolie', membre de 'Within Temptation', mais également le bassiste bien connu 'Kristoffer Gildenlöw', et qui poursuit une carrière solo après son départ de 'Pain Of Salvation' (dernier album en date 'Empty' de 2024) et qui participe à d'autres projets dont 'Kayak'. D'autres invités sont venus se greffer sur la formation de base avec, entre autres, le claviériste 'Derek Sherinian' de 'Sons Of Apollo' et ex claviériste de 'Dream Theater'. 'The Purpose Paradox' est un album concept basé sur l'histoire de 'Neon' qui est un homme pris dans la monotonie de la vie moderne, luttant pour trouver un sens à son existence au milieu du chaos. Finalement, le message à retenir est que 'Neon' trouve son objectif de vie dans les valeurs solides de l'être humain, à savoir la famille, les amis, la liberté mais également la musique. Musicalement, nous sommes emmenés dans du rock progressif accrocheur grâce à des lignes mélodiques accessibles.
Dès le premier titre 'Sanctuary', le sentiment d'accessibilité immédiate est présente dès les premiers accords et le premier refrain vient se greffer immédiatement dans la tête mais, la composition frisant les 8 minutes, offre également de nombreux passages progressifs plus recherchés comme ce magnifique passage plus calme en milieu de titre ou cette partie instrumentale dans la deuxième partie (voir la vidéo ci-dessus). Même constat dans le mid-tempo 'I Am Neon' qui suit, l'ambiance étant durcie par des riffs plus appuyés de guitare à la limite du métal et 'Wudstick' montre tout son talent vocal dans ce style (voir la vidéo ici), puis, 'Electra' qui est la voix mystérieuse qui réconforte 'Neon', est également un beau moment de progressif avec une section rythmique qui nous embarque dans des multiples changements d'ambiances, la section instrumentale en milieu de titre faisant se succéder un solo de claviers puis de guitare étant remarquable et les parties chantées amenant encore ce côté mélodique accrocheur. Après le final énergique d'Electra', l'introduction de 'Thunder' amène un très beau contraste en montrant un visage beaucoup plus tranquille avec une section piano/voix magnifique dans laquelle le chant de 'Wudstik' est très doux et méconnaissable par rapport au titre précédent, puis, le titre prend petit à petit de la puissance avec, de nouveau, de belles sections instrumentales (voir la vidéo ici). Suit 'Allies' qui débute sur une mélodie popisante et qui durcit le ton passé la partie chantée pour deux sections instrumentales débridées sur lesquelles 'Derek Sherinian' pose des solos de claviers survoltés.
Nous entamons la deuxième partie de l'album avec 'Not Enough Now' avec une mélodie entêtante sur laquelle 'Wudstik' montre tout son talent vocal dans le refrain et, malgré la durée assez courte du titre, le changement de tempo dans la partie centrale avec un solo de guitare 'Floydien' est remarquable et montre que l'on peut faire du progressif sans pour autant composer de longs développements. Plus commun et moins progressif, 'Glow', n'en est pas moins un beau titre mélodique qui nous ramène dans les années 80 pour les parties chantées et qui bénéficie d'un nouveau remarquable solo de guitare dans la deuxième partie du titre, puis, 'Cities' flirte avec des sonorités électro, présentant un visage calme et reposant dans la première partie et prenant de l'ampleur pour la phrase répétitive 'I don't want to see tomorrow' pour retomber ensuite dans des bruitages sonores qui s'évanouissent petit à petit. Nous arrivons à la pièce maitresse de l'album qui est un vrai labyrinthe progressif qui nous fait passer dans différents paysages musicaux, alternant des passages chantés mélodiques avec des parties instrumentales plus techniques (remarquable solo de 'Mark Lettieri' à 9:57), chaque artiste amenant sa pierre à l'édifice et le final épique donnant une envie irrésistible de presser de nouveau sur la touche play.
En résumé, entre parties progressives instrumentales recherchées et parties chantées mélodiques qui accrochent l'auditeur, 'Dilemna' est un magnifique album concept qui pourrait être une porte entrée pour toutes celles et ceux qui veulent découvrir le rock progressif car tout est mis en œuvre pour nous offrir des compositions accessibles grâce à des lignes mélodiques accrocheuses... | |
