Inutile de présenter 'Simone Simons' à toutes les amatrices et à tous les amateurs de métal symphonique car sa formation 'Epica' est devenue un des fers de lance dans ce style de musique et la Néerlandaise fait partie de ce petit groupe de chanteuses qui ont maintenant une renommée mondiale au même titre que les 'Sharon Den Adel', 'Tarja', 'Amy Lee' ou encore 'Floor Jansen'. Déjà plus d'une vingtaine d'années au sein d'Epica', 9 enregistrements studio et de nombreuses tournées mondiales, elle n'a jamais pris le temps de se consacrer à d'autres projets mais c'est maintenant chose faite avec cette collaboration avec 'Arjen Lucassen', un des compositeurs de métal les plus illustres et qui compte différents projets dont le plus connu est 'Ayreon'. Les deux artistes ont d'ailleurs déjà travaillé de nombreuses fois ensemble au sein d'Ayreon' et ce 'Vermillion' a été conçu de concert, 'Arjen Lucassen' s'occupant de la musique et 'Simone Simons' des paroles avec la compagne d'Arjen, la guitariste 'Lori Linstruth' qui a arrêté sa carrière musicale pour se consacrer à une autre passion, le dressage de chiens.
Alors, est-ce que ce 'Vermillion' est à la hauteur que l'on peut attendre de ces deux artistes emblématiques de la scène métal ? Pas la peine de vous faire languir pour vous dire que si c'était un album d'Ayreon, il serait, pour ma part, dans le top 3 des meilleures productions du 'Néerlandais'. De plus, on retrouve le côté symphonique grandiloquent d'Epica' et ceci, d'entrée avec 'Aeterna' qui est un must de métal symphonique dans lequel son rassemblés tous les ingrédients d'un métal symphonique épique à souhait : une ambiance majestueuse avec, en l'occurence, des influences orientales amenant ce sentiment de force monumentale, des chœurs grandioses accompagnant le chant puissant de 'Simone Simons' et des lignes mélodiques accrocheuses dès la première écoute (voir la vidéo ci-dessus).
Il faut dire qu'Arjen Lucassen' s'est dépassé pour nous pondre des petits bijoux mélodiques, rappelant forcément quelques passages d'Ayreon' et mettant en valeur le chant de la Néerlandaise comme jamais : le deuxième titre 'In Love We Rust', plus calme, offre de magnifiques passages plus tranquilles avec quelques cordes et montre un visage plus posé tout en gardant cette force tranquille qui déroule une magnifique mélodie donnant la chair de poule lorsque les chœurs rejoignent 'Simone Simons' (voir la vidéo ici).
Plus musclé mais également tout en contrastes saisissants, lorgnant vers du métal industriel tout en gardant des lignes mélodiques fédératrices, 'Cradle to the Grave' est un formidable mid-tempo dans lequel 'Alissa White Gluz' est invité pour pousser quelques growls (voir la vidéo ici) puis, en opposition, 'Fight or Flight' vient adoucir le propos et nous offrir une mélodie 'Ayreonienne' taillée sur mesure pour 'Simone Simons' qui nous offre une prestation vocale magnifique, adaptant son chant à l'intensité du moment et me rappelant 'Tarja' dans les moments calmes, dégageant la même émotion que la Finlandaise.
En alternance, 'The Weight Of My World' fait figure d'hymnes de métal mélodique avec son côté entraînant et aurait également pu être choisi comme single autant que les trois premiers titres, puis, 'Vermillion Dreams' est une composition qui peut rappeler le procédé du 'Bolero' de 'Ravel' en nous offrant un magnifique crescendo en deux temps et qui permet à 'Simone Simons' de briller de nouveau en montrant toute sa palette vocale grâce au travail de compositeur d'Arjen Lucassen'. Nous repartons vers du métal plus énergique avec 'The Core' qui est le style de composition qui vous donne envie d'headbanguer à vous décrocher la tête et dans lequel le duo vocal d'Epica', tout en contraste, est réuni avec le chant clair de 'Simone Simons' en opposition avec les growls de sieur 'Mark Jensen', invité pour l'occasion.
Ce que j'apprécie également dans cet album, c'est ces changements de paysages sonores et, après l'énergie déployée dans 'The Core', 'Dystopia' nous plonge dans une power ballade mettant en avant ce contraste entre la voix mélodieuse de 'Simone Simons' et les accompagnements instrumentaux qui oscillent entre des passage 'Floydiens' et des moments beaucoup plus amples et puissants. Nous retrouvons 'Mark Jansen' aux growls sur 'R.E.D.' (voir la vidéo ici) en scandant les trois lettres du titre dans une composition qui amène une bonne dose de progressif avec de nombreuses cassures rythmiques et d'intensité et qui dégage une tension extrême en opposition avec 'Simone Simons' qui amène une magnifique fluidité dans son chant : ce mélange est tout simplement magique ! Et pour terminer ce magnifique album, 'Dark Night of the Soul' monte le curseur émotionnel encore de quelques crans avec la Néerlandaise qui nous file la chair de poule du début à la fin, les accompagnements instrumentaux ('Joost van den Broek' au piano et le violoncelliste 'Perttu Kivilaakso' d’Apocalyptica) ainsi que la section de chœurs en milieu de titre étant sublimes.
En résumé, 'Arjen Lucassen' offre à 'Simone Simons' son premier album solo, composé sur mesure pour la Néerlandaise qui a su, grâce à la diversité des compositions, montrer toutes les facettes de son talent en nous comblant dans des ambiances énergiques mais aussi en amenant une émotion palpable dans des moments plus calmes, et chaque composition de 'Vermillion' aurait pu prétendre à devenir un single car elles bénéficient toutes de lignes mélodiques accrocheuses qui donne une irrésistible envie de les écouter en boucle... | |