Ce début de l'année 2025 nous a offert deux très bons albums en métal symphonique, 'Pearl Hunting' de 'Belle Morte' et 'Rhapsody of Life' de 'Worlds Beyond' et, c'est encore du métal symphonique avec les Allemands de 'Morla Memoria' qui sortent leur 3ème enregistrement studio, après 'Follow the Wind' de 2014 et 'Mine of Pictures'. Menés par les frères et sœurs, Leandra et Theo Johne, ils nous ont concocté douze nouvelles compositions originales, l'ensemble présentant une belle diversité d'ambiances montrant des influences de différentes formations majeures de ce style. Après nous avoir emmené dans le roman fantastique 'L'histoire sans fin' de l’écrivain Allemand 'Michael Ende', ils nous font voyager dans différents récits mettant en avant des explorateurs des temps modernes, et ceci, par exemple avec différentes expéditions des endroits reculées de notre planète, comme l’expédition Franklin de 1845 à 1848 ('Lost Expedition') ou l’expédition de Sigi Löw au Nanga Parbat en 1970 ('Brothers') ou avec des découvertes scientifiques comme les travaux de 'Marie Curie' sur le radioactivité ('Radium')
Les trois premières compositions plantent le décor d'un métal symphonique classique nous ramenant aux ténors du genre : nous sommes accueillis par 'Lots Expedition' qui met en avant le chant lyrique de la soprano 'Leandra Johne' dans un tempo bien marqué et propice au headbang, pouvant rappeler les ambiances déployées de Leaves' Eyes', puis, 'Reckless Game' poursuit dans cette atmosphère bien musclée avec de belles variations rythmiques et d'intensités, et 'The Unknown' déploie son refrain accrocheur sur un nouveau hit mélodique. La suite, contrairement aux trois premiers titres assez conventionnels, montre une remarquable diversité : 'The March' en est l'exemple parfait, avec une introduction aux sonorités orientales, et se poursuit par une joute vocale entre les deux frères et sœurs, avec, d'un côté les growls de Théo, et, en réponse, le chant lyrique de Leandra, rappelant une fois de plus, le duo entre 'Alexandre Krull' et 'Elina Siirala'. Avec 'Nordwand', toujours très accessible mélodiquement, nous sommes emmenés dans de remarquables alternances d'intensités et de tempo dans un style pouvant rappeler 'Imperia', puis, au rayon des originalités de cet album, 'An meine Witwe' est un instrumental classique qui vient couper en deux l'album, ce qui amène un break très appréciable.
C'est reparti avec 'Das Klirren der Tränen' qui délivre un remarquable mid-tempo dans lequel 'Leandra Johne' nous offre une nouvelle prestation vocale de toute beauté et qui nous montre également tous ses talents de flûtiste. 'Brothers' est également un très beau titre avec une belle introduction au piano qui prend petit à petit de la vigueur et qui déroule une belle mélodie accrocheuse avec des alternances rythmiques très originales, puis, 'Radium' poursuit avec des changements de tempo à l'intérieur même du titre et montre un visage épique avec de riches arrangements instrumentaux et vocaux. Suit 'Der letzte Gruß', qui est introduit par une section très calme et qui durcit rapidement le ton avec, de nouveau, un échange à la 'Leaves' Eyes' entre 'Theo Johne' avec ses growls rageurs, et 'Leandra Johne' avec son chant haut perché, l'ensemble étant très entraînant et présentant une accessibilité mélodique immédiate, puis, 'Top Of The World' nous embarque dans un titre qu'aurait très bien pu composer 'Christofer Johnsson', le meneur de 'Therion', l'ambiance épique, les arrangements vocaux et les lignes mélodiques étant tout à fait comparables à ce que le Suédois à l'habitude de nous offrir (nous retrouvons le chant de 'Lori Lewis' dans celui de 'Leandra Johne'). Et pour conclure, nous partons pour la messe dominicale avec le choral chrétien 'Plus près de toi, mon Dieu', interprété à capella (initialement composé par l'Américain 'Lowell Mason' au 19ème siècle et dont le titre original en Anglais est 'Nearer, My God, to Thee', écrit par la Britannique 'Sarah Flower Adams'), et qui nous fait ressortir de cet album, de très belle manière, dans la douceur et la sérénité après toute énergie déployée par les instruments électriques tout au long de l'album.
En résumé, les Allemands de 'Morlas Memoria' sortent un excellent album et, même si la plupart des compositions peuvent rappeler d'autres formations de ce style, 'Adieu' amène une belle diversité d'ambiances et une accessibilité immédiate grâce à des lignes mélodiques accrocheuses, ce qui devrait plaire à un large public de métal symphonique qui aime les formations citées dans cette chronique... | |