Pour moi, 'RPWL', c'est comme un grand frère que vous avez un immense plaisir à retrouver et qui se rappelle à vous de temps en temps à l'occasion d'une sortie d'album ou d'un concert et qui fait partie de votre vie depuis déjà plus de 15 ans quand je les ai découvert dans la petit ville Suisse de 'Grunchen' qui organisait un mini festival de progressif en 2006, lors de la sortie de 'World Through My Eyes' et pendant lequel j'ai également découvert l'hymne des Allemands 'Hole in the Sky' qui m'a donné le même plaisir intense que 25 ans plus tôt en écoutant un certain 'Shine On Your Crazy Diamond' des 'Pink Floyds'. Voici donc le nouvel album 'Crime Scene' qui est sorti mi-mars et l'année dernière a vu du changement dans le line up puisque c'est désormais 'Markus Grützner' qui prend la place de bassiste et 'Yogi Lang' reste seul en tant que claviériste car 'Markus Jehle' a quitté le groupe à la fin de l'année dernière. Toujours à la recherche d'un thème pour chaque album, ils nous avaient emmené dans l'espace en 2019 avec 'Tales From Outer Spaces' et, pour ce dernier bébé des Allemands, ils se sont attaqués à un sujet beaucoup plus sombre et épineux qui traite de la folie de certains hommes et particulièrement des tueurs en série, ceci sous la forme de 6 compositions pour une durée assez courte de 45 minutes.
Et on est accueilli par le long développement 'Victim of Desire' dans lequel on reconnait immédiatement la patte 'RPWL' avec la guitare de 'Kalle Wallner' qui se poursuit par une partie chantée avec quelques sonorités électroniques suivi d'une rupture pour une longue partie chantée alternant différentes intensités sur une mélodie accrocheuse. Pour ce titre, les membres du groupe se sont mis en scène dans une sorte de mini-film très original que vous pouvez voir ci-dessus. Je vous avais prévenu, le thème général est sombre et, pour 'Red Rose', c'est l'histoire de ce radiologue 'Carl Tänzler' qui avait développé une obsession morbide pour une jeune Cubano-Américaine atteinte de tuberculose et les Allemands ont fait le choix de la traiter musicalement sous la forme d'une très belle ballade tranquille et sereine support de cette conversation malsaine entre les deux protagonistes contrastant de manière assez perturbante avec le thème. C'est pour cette raison que, pour certains, je comprends qu'il faille dissocier les récits de la musique pour mieux profiter de chacun des titres aux ambiances douces et harmonieuses habituelles de 'RPWL' et, par conséquent, je ne m'attacherai qu'à l'aspect musical pour les titres suivants. Nous poursuivons avec 'A Cold Spring Day in '22' (voir la vidéo ici) qui amène des sonorités électroniques tout en gardant cette sensation de fluidité qui nous effleure délicatement les oreilles avec des harmonies vocales toujours très mélodieuses. Même constat sur 'Life in a Cage' qui montre un visage doux et aérien et les sonorités feutrées de l'accompagnement rythmique me font penser aux ambiances dégagées par 'Phil Collins' dans ses ballades comme dans 'In The Air Tonight' de 1981, tout en gardant ce style planant qui est la marque de fabrique des Allemands. On arrive à la pièce maitresse de l'album, 'King of the World', qui nous embarque pour presque 13 minutes de progressif inventif et épique dans laquelle on retrouve tous les ingrédients qui ont fait la force de 'RPWL' avec le chant posé et tranquille de 'Yogi Lang' qui nous transporte, les parties instrumentales magnifiées par les solos de claviers du même 'Yogi Lang' et les solos de guitares 'Floydiens' de 'Kalle Wallner', 'Markus Grützner' et 'Marc Turiaux' amenant cette section rythmique dégageant une sorte de force tranquille. 'Another Life Beyond Control' conclut ce très bel album par une ballade comme les Allemands savent si bien nous concocter dans une ambiance propice à l'évasion et on navigue entre de remarquables solos de claviers et guitare ('Kalle Wallner' trafiquant le son de sa guitare par quelques effets électroniques).
En résumé, les Allemands de 'RPWL' poursuivent leur chemin en nous offrant un nouvel album d'une grande qualité aussi bien sur le plan des compositions que de la production qui est toujours irréprochable et, même si, c'est le moins que l'on puisse dire, ils n'ont pas choisi un thème très joyeux, ce 'Crime Scene' devrait sans aucun doute plaire non seulement à leurs fans mais également à toutes celles et ceux qui aiment un rock progressif atmosphérique dégageant de belles émotions... | |