Je commence cette chronique par un voyage dans le temps avec l'album 'Mind Stroll' du claviériste 'Greg Sneddon', sorti en 1974, qui s'inscrivait dans le rock progressif de cette époque avec des influences psychédéliques des années 60. Retour en 2024 avec le même 'Greg Sneddon' qui a monté un nouveau projet en 2022, 'Souls Of Ambience' et qui a sorti début octobre 2024, 'A 1000 Tears'. 50 ans se sont donc écoulés entre les deux albums mais ce dernier bébé de l'Australien fleure bon le rock progressif du début des années 70 et, bien que les artistes qui ont rejoint 'Greg Sneddon' viennent du monde du métal, 'A 1000 Tears' est bien un album qui nous fait voyager dans du rock traditionnel teinté de progressif et, pour ma part, j'ai l'impression d'entendre un mélange très agréable entre les mélodies popisantes de 'Al Stewart' et celles du projet 'Downes Braide Association' de l'association entre 'Geoff Downes' et 'Chris Braide', et ceci dans des ambiances plus musclées de rock. Contrairement à l'ambiance musicale générale plutôt sereine, le thème est beaucoup plus sombre et raconte l'histoire d'une femme qui, pour protéger son frère des abus de son beau-père, s'enfuie de son domicile pour survivre dans la rue avec toutes les dures réalités que cela comporte.
Le titre d'ouverture éponyme de l'album 'A Thousand Years' nous offre une première mélodie accrocheuse sur laquelle 'Greg Sneddon' pose un chant délicat rappelant 'Al Stewart', l'ensemble étant réhaussé par une section rythmique énergique et par des riffs de guitare saturés (voir la vidéo ci-dessus). Dans ce style, on peut également citer 'Clarice Daughter Beyond The Sky' et 'Mary Of The Morning' qui amènent une belle fraicheur par leurs lignes mélodiques champêtres et 'Never Drops' ralentit le rythme en gardant un tempo marqué avec un magnifique solo de guitare saturée de 'Marek Taborsky' qui amène un très beau contraste avec le doux chant de 'Greg Sneddon'. Plus rapides et très entraînants, 'Summer Rain' et 'The Devil At 4pm' amènent une belle diversité à l'ensemble tout en gardant une accroche immédiate grâce à de belles lignes mélodiques qui viennent rapidement se greffer dans la tête, le premier restant dans un registre popisant radieux avec un final qui ralentit le tempo de belle manière et le deuxième offrant du blues/rock plus énergique dans lequel 'Greg Sneddon' montre qu'il a plusieurs cordes à son arc au niveau vocal, son registre plus grave à la voix rocailleuse étant bien en phase avec l'ambiance du titre. On ne pourra pas non plus passer à côté de la magnifique ballade 'Grey Street' qui déroule une magnifique mélodie mélancolique sur laquelle on s'abandonne complètement et qui est d'une intensité émotionnelle exceptionnelle, autant au niveau de la musique que des paroles, 'Grey Street' étant une rue de Melbourne autrefois résidentielle mais aujourd'hui réputée pour être un centre de prostitution (voir la vidéo ici). Pour finir, la composition 'Fear Time', la plus longue de l'album et la plus progressive résume bien l'ensemble en alternant différentes ambiances et garde l'auditeur en haleine de bout en bout grâce encore à un remarquable travail mélodique, l'alternance entre les parties chantées et les solos de guitare .
En résumé, 'Greg Sneddon' nous offre un très bel album qui nous fait revenir quelques décennies en arrière, entre pop et rock, le tout étant teinté de progressif, et 'A 1000 Tears' montre une accessibilité mélodique immédiate ce qui le destine à toutes les amatrices et à tous les amateurs de progressif qui aiment un progressif raffiné et délicat que l'on s'approprie à la première écoute... | |