En rock progressif, la sortie d'un album de 'Mostly Autumn' a toujours été pour moi un évènement à ne pas rater et, après nous avoir gâté avec 'Graveyard Star' en 2021, les Britanniques nous ont offert le magnifique concert 'Back In These Arms (Live 2022)' et enfin des reprises enregistrées, excusez du peu, dans les studios d'Abbey Road' avec 'Studio 2' datant de 2023. Alors, une grosse année après, le bonheur de se remettre entre les oreilles un nouvel album de compositions originales de la formation du couple 'Bryan Josh'/'Olivia Sparnenn' est toujours aussi présent. Inutile de vous faire languir, ce dernier bébé est encore un album qui fera date dans la discographie de 'Mostly Autumn' car tout est encore réuni pour passer un moment merveilleux à l'écoute de ce 'Seawater', riche et généreux, puisqu'il totalise 76 minutes, avec en point d'orgue, la chanson titre de près de 20 minutes.
Les fans historiques seront peut-être surpris par la lourde introduction de 'Let's Take a Walk' avec ses riffs de guitare saturés mais qui prend son envol après 3 minutes pour une mélodie comme on les aime qui vient nous chatouiller délicatement les sens sur une rythmique entraînante donnant une irrésistible envie de bouger. Malgré la répétition du thème musical sur toute la durée du titre, sa grande force est qu'il propose plusieurs changements de tempo et d'intensité ce qui fait que l'on ne voit pas passer les 9 minutes. Suit 'Remember All the Rain', qui est le premier titre chanté par 'Olivia Sparnenn', toujours aussi rayonnante dans son interprétation, sur une nouvelle mélodie mémorable mettant en avant des sonorités folks, puis, 'Be Something' poursuit dans cette voie mélodique avec, cette fois, le couple à la vie comme à la scène, 'Bryan Josh'/'Olivia Sparnenn', qui forme un très beau duo vocal.
Après ce début radieux et entraînant, nous entrons dans une suite de bijoux mélodiques qui, pour ma part, m'ont déclenché à de multiples reprises ce petit frisson caractéristique et qui montrent tout le talent de 'Bryan Josh' pour nous offrir de beaux moments intenses : le long développement 'When We Ran' est une merveilleuse ode au père de 'Bryan Josh', trop tôt disparu, qui débute par une partie épurée piano/voix qui va nous emmener ensuite dans une sarabande entraînante ponctuée par plusieurs changements de tonalité qui rajoutent à cet élan mélodique que l'on aimerait qu'il ne s'arrête jamais. Le curseur émotionnel atteint désormais des sommets avec la merveilleuse ballade 'If Only for a Day' dans laquelle le couple 'Josh' me donne la chair de poule tout au long du titre, que ce soit par le chant intense et bouleversant d'Olivia' mais aussi par les soli de guitare de 'Bryan' qui conjugués nous font monter au septième ciel.
Après toute cette émotion débordante, 'When Nations Collide', qui n'a jamais été autant d'actualité aujourd'hui, nous offre une nouvelle ballade tout autant remarquable, dans laquelle nous sommes bercés par le chant envoûtant d'Olivia Sparnenn' dans une première moitié calme, et qui offre un léger crescendo pour un final majestueux avec un nouveau solo de guitare superbe. Suit 'My Home' qui débute avec de belles alternances d'intensités et rythmiques, et qui se poursuit par un hymne entraînant dans lequel nous avons envie de reprendre le refrain 'This was my home' en chœurs, puis, 'Mars' est encore un titre rempli d'une belle émotion qui, sur un lent tempo, présente une première partie atmosphérique, chantée par 'Bryan Josh' accompagné de quelques nappes de claviers et qui brusquement prend de l'ampleur dans la deuxième moitié avec 'Olivia Sparnenn' qui illumine ce titre par son chant puissant, entrecoupé par un solo de guitare prenant.
Ce procédé amenant ces contrastes saisissants qui est une des marques de fabrique de 'Mostly Autumn', est encore utilisé dans 'Future Is a Child' ce qui en fait encore une composition empreint d'une intensité émotionnelle considérable. Les parties instrumentales ajoutent encore à ce sentiment, notamment avec le solo de guitare acoustique et avec le break dans la deuxième moitié mettant en avant la flûte envoutante d'Angela Gordon' mais également avec l'emballement final remarquable. Place au long développement final éponyme de l'album qui déploie lentement ses ailes avec sa douce introduction dans laquelle nous nous retrouvons sur un petit nuage douillet, bercés par le chant céleste d'Olivia Sparnenn', puis, l'orage gronde au loin pour préparer une section instrumentale atmosphérique qui débouche sur une longue accélération rythmique avec une mélodie prenante amenant ce sentiment d'urgence de notre situation climatique, le chant d'Olivia Sparnenn' ajoutant à cette sensation de déchaînement des éléments, scandant 'World Tsunami, Just another clause in the contract we signed and sealed four billion years ago'. La dernière partie revient à une ambiance plus calme qui monte tout doucement en crescendo pour nous offrir un final symphonique somptueux d'une force extrême avec des accompagnements instrumentaux qui filent la chair de poule pour retomber dans quelques notes de piano accompagnées de quelques chants d'oiseaux : tout simplement beau !
En résumé, 'Bryan Josh' s'est encore surpassé dans la composition de bijoux mélodiques d'une intensité émotionnelle formidable et ce 'Seawater' rajoute un nouveau joyau à l'ensemble de la discographie de 'Mostly Autumn'. Si vous en voulez plus comme c'est mon cas, il n'y a plus qu'à attendre que les Britanniques rééditent la version limitée qui rajoute un CD de plus, car elle est déjà en rupture de stock (voir ici)... | |