Les Américains de 'Manchester Orchestra', après 'A Black Mile to the Surface' en 2017 qui avait été très bien accueilli par les critiques musicales (voir le très beau concert sur youtube ici), sortent un nouvel enregistrement studio 'The Million Masks Of God' dans lequel ils nous racontent l'histoire d'un homme qui est sans doute proche de la mort et qui revoit différents épisodes de sa vie par l'intermédiaire de l'Ange de la mort. Compte tenu du thème, on retrouve certaines ambiances du dernier opus mais l'ensemble est certainement moins énergique tout en gardant cette grande force émotionnelle faite de tensions et de détentes avec des lignes mélodiques qui s'apprivoise immédiatement.
On navigue donc dans un océan d'émotion en commençant par 'Inaudible' et sa mélodie planante et subtile avec de belles harmonies vocales qui continue sans transition avec 'Angel of Death' qui amène doucement les instruments électriques dans un style résolument plus rock avec de belles variations d'intensité, puis, 'Keel Timing', qui a fait l'objet d'un single, lui emboîte le pas avec des sonorités plus électroniques dans de la pop/rock assez passe-partout, ce que l'on retrouve dans le titre suivant 'Bed Head' pratiquement sur le même schéma. Avec 'Annie', la prestation vocale de 'Andy Hull' fait passer une belle émotion et la rythmique tranquille sur une douce mélodie en fait une des compositions les plus attachantes, puis, la deuxième partie de l'album est beaucoup plus centrée sur des ballades qui se concrétisent, par exemple, par le très beau 'Telepath' avec un trio voix/guitare acoustique/violoncelle particulièrement délicat, puis 'Let It Storm' qui nous ramène à la chanson des années 60 avec une mélodie attachante proche de ce qu'ont pu faire 'Simon & Garfunkel' et on retrouve cette ambiance dans le titre suivant 'Dinosaur' avec un tempo de boîte à rythme aux sonorités électroniques. La fin de l'album fait défiler un léger 'Obstacle', puis deux nouvelles ballades avec 'Way Back' et 'The Internet', cette dernière offrant une ambiance vaporeuse et une accélération énergique dans la deuxième partie avant de retomber dans la mélodie nonchalante du départ.
En résumé, les Américains de 'Manchester Orchestra', thème oblige, sortent un album plus introspectif avec ce style caractéristique qui exhibe une sensibilité à fleur de peau et 'The Million Masks Of God' devrait plaire à un public relativement large grâce à des lignes mélodiques que l'on s'approprie dès la première écoute... | |