Artiste : The Flower Kings

Album : Islands

Date de Sortie : 30-10-2020

Ajouté le : 10-12-2020

Dans le paysage musical progressif mondial, les Suédois de 'The Flower Kings' sont devenus une formation incontournable et, après un excellent 'Waiting For Miracles' en 2019, une petite année plus tard, ils nous gratifient d'un nouvel opus 'Islands', et quel opus, puisque c'est un double CD avec la caractéristique de ne contenir que des compositions assez courtes pour ce type de musique (on a droit quand même à un titre qui frise les 10 minutes) et qui totalisent une heure et trente-cinq minutes. Il va donc de soi que ce nouveau bébé des Suédois demande que l'on s'y attarde si l'on veut en tirer toute la richesse compte tenu de l'abondance des titres (21 au total) et de la diversité que chacun amène. En revanche, même s'il existe un thème sur l'isolement que nous fait vivre cette période d'épidémie, bien rendu par l'image des îles coupés du monde, je n'ai pas réussi à trouver une homogénéité qui nécessite d'écouter l'ensemble en une seule fois comme c'est souvent le cas dans le progressif et, du coup, je l'ai appréhendé un peu différemment en le découvrant petit à petit ce qui, finalement, m'a permis d'y revenir par petite touche sans aucune frustration de ne pas le prendre dans son intégralité.

Etant donné la diversité de l'album, un titre à titre détaillé demanderait une chronique trop longue (d'autant plus, que même si les titres sont plus courts, cela n'empêche pas que chacun intègre une bonne dose de progressif ce qui démontre que ce style n'est pas forcément synonyme de long développements), et, par conséquent, je vous parlerai des différentes ambiances dégagées : tout d'abord, d'entrée avec 'Racing With Blinders On', on a à faire à un progressif rayonnant avec quelques modulations d'intensité et on retrouve ce côté lumineux dans d'autres titres comme le popisant 'From the Ground', 'Black Swan' et son atmosphère cabaret de l'entre-deux guerres, le léger 'Morning News', l'entraînant 'Broken', les courts instrumentaux aux intonations jazzy 'Jounrneyman' et 'Hidden Angles', l'improbable 'All I Need Is Love' qui font se rencontrer la rythmique de guitare acoustique des 'Gypsy Kings' avec celle de la guitare électrique de 'David Gilmour', le déluré 'Serpentine' ou encore l'espiègle 'Between Hope & Fear'. En parallèle, d'autres compositions amènent un côté beaucoup plus posé et mélancolique comme le symphonique 'Goodbye Outrage', le sensuel 'Tangerine', le remarquable 'Solaris' qui déroule une lente mélodie qui vous enveloppe, l'atmosphérique 'Heart of the Valley', le relaxant 'Man In A Two Peace Suit' avec sa guitare aérienne à la 'Santana', le psychédélique 'A New Species' que n'aurait pas renié 'Syd Barret', le nonchalant 'Northern Lights' qui amène une mélancolie apaisante, le magistral instrumental 'Looking for Answer' empruntant, entre autres, à la musique classique à la manière de 'Saint-Preux', le reposant 'Telescope' avec ses intonations latino nous ramenant encore à 'Santana', le rythmé 'Fool’s Gold' avec ses sonorités à la 'Uriah Heep' de la première heure, l'album se terminant par le somptueux instrumental symphonique 'Islands' avec des lignes mélodiques mémorables mis en valeur par de magnifiques solos de guitare. A noter également cette magnifique pochette qui doit, rien que de la regarder, déclencher quelques frissons d'émotion à certains fans de la première heure de 'Yes' ou d'Asia' ou encore de 'Uriah Heep' pour ne citer que des formations de rock car c'est 'Roger Dean' qui l'a réalisée.

En résumé, les Suédois de 'The Flower Kings' ont encore placé la barre très haut avec ce double album qui, il faut quand même le souligner, a été réalisé alors que les membres du groupe étaient dans plusieurs pays différents mais dont le résultat est une sorte de patchwork de compositions d'une richesse et d'une variété certainement uniques comme s'ils avaient voulu réaliser une sorte de compilation de progressif aux influences diverses ce qui fait encore de 'Islands' un enregistrement à rajouter à la discothèque idéale de toute amatrice et tout amateur de progressif...

Interprêtes

Roine Stolt (Chant, Guitare, Claviers, Ukulele), Hasse Fröberg (Chant, Guitare), Jonas Reingold (Basse, Guitare), Zach Kamins (Claviers), Mirkko Demaio (Batterie, Percussions) + Invité : Rob Townsend (Saxophone)