Artiste : Marillion

Album : An Hour Before It's Dark

Date de Sortie : 04-03-2022

Ajouté le : 17-03-2022






C'est encore un groupe emblématique de la scène progressive qui s'attaque à la crise sanitaire avec un titre qui en dit long, 'An Hour Before It's Dark', j'ai nommé les Anglais de 'Marillion' qui nous avaient procuré un plaisir immense avec leur dernier album ' With Friends from the Orchestra' de fin 2019 suivi du live 'With Friends at St David's' de 2021. Certes, les deux dernières années ont donné de l'inspiration à pas mal de formations et le rock progressif a été bien gâté, mais, je dois dire que cet album est particulièrement prenant et 'Steve Hogarth' a su mettre des mots forts en face d'événements plus ou moins tragiques, avec bien entendu, entre autres, la crise sanitaire et la maladie. En parallèle, il fallait également avoir une approche musicale adaptée et on peut dire que l'ensemble nous plonge dans des ambiances prenantes et émouvantes. L'album est donc découpé en 4 suites et 3 autres titres pour une petite heure d'écoute.

Les 10 minutes de 'Be Hard On Yourself' (voir la vidéo ci-dessus qui est également filée en live ici) nous accueille avec une introduction 'Flyodienne' et des chœurs émouvants dans un cri de désespoir, le titre mettant en évidence l'état catastrophique de notre planète et l'interprétation de 'Steve Rothery' poignante pouvant rappeler à certains endroits la force émotionnelle dégagée par 'David Bowie'. Les trois parties s'enchaînent parfaitement et montre toutes un visage différent, avec cette magnifique détente dans 'Lust for Luxury' encadré par des moments de tensions énormes, digne d'un 'The Wall'. 'Reprogram the Gene' s'attaque à l'épineux problème des manipulations génétiques avec cette dernière partie qui prend toute sa dimension maintenant avec cette question sans réponse : 'a Cure for Us?' et l'intensité est toujours au rendez-vous dans cette nouvelle suite qui possède des mélodies accrocheuses avec ce parallèle avec les sonorités de 'U2' dans la deuxième partie de 'Trouble Free Life'. Suit la courte virgule 'Only a Kiss,' très tranquille, qui introduit 'Murder Machines' (voir la vidéo ici) et qui ouvre un autre débat brulant sur le fait de transmettre un virus à ceux qu'on aime par un geste d'affection, certainement le titre le plus direct de l'album. Avec 'The Crow and the Nightingale', l'ambiance se veut moins grave mais tout autant émouvante car elle est dédiée à 'Leonard Cohen' et c'est avec une ballade que 'Marillion' a décidé de rendre hommage au chanteur Canadien, certainement une des plus belles chansons des 'Anglais' qui reprend les paroles de 'Nightingale', de l'album 'Dear Heather' de 'Leonard Cohen' sorti en 2004 et qui était lui-même un hommage au chanteur 'Carl Anderson'. Place aux deux dernière suites avec, tout d'abord, 'Sierra Leone' et ses 5 parties, chacune assez courte, dont le thème est l'exploitation des diamants en Afrique mais qui est un prétexte pour nous parler de liberté et de respect humain. C'est encore un moment fort de l'album et à maintes reprises, 'Steve Hogarth' fait passer une force émotionnelle remarquable qui déclenche ce frisson caractéristique d'immense plaisir comme dans la courte deuxième partie 'the White Sand'. Et c'est avec la pièce la plus longue de l'album, également en 5 parties, que l'on termine ce magnifique album avec une dernière saga progressive sur un sujet également très sensible qui est la fin de vie et qui renferme tous les ingrédients que l'on désire trouver dans ce style de musique, une variété d'ambiances différentes aussi bien dans les multiples changements de tempos et d'intensités mais également dans des mélanges de sonorités et d'époques différentes faisant cohabiter par exemple dans la première partie de l'électro avec du symphonique plus traditionnel ce qui en fait, pour moi, un exemple parfait de titre intégrant un subtil mélange d'influences de plusieurs décennies de progressif.

En résumé, ce dernier album de 'Marillion', qui est leur vingtième album, est certainement un des plus forts au niveau émotionnel que ce soit au niveau vocal avec un 'Steve Hogarth' émouvant de bout en bout mais également musicalement avec des mélodies touchantes qui m'ont fait à maintes fois ressentir ce plaisir immense que tout amateur de progressif recherche dans l'écoute d'un nouvel album; 'An Hour Before Its Dark' sera sans aucun doute un incontournable de 'Marillion' mais au-delà, devrait prendre une bonne place dans le futur dans les albums incontournables de progressif...

Interprêtes

Steve Hogarth (Chant), Steve Rothery (Guitare), Mark Kelly (Claviers), Pete Trewavas: (Basse), Ian Mosley (Batterie)