Artiste : Nightwish

Album : Human. :II: Nature

Date de Sortie : 10-04-2020

Ajouté le : 20-05-2020

Album de la playlist 2020 : Albums de métal symphonique de l'année

Les fans attendaient avec impatience la sortie du nouveau ‘Nightwish’ après 5 longues années et le dernier opus ‘Endless Forms Most Beautiful’ qui voyait l’intronisation de ‘Floor Jansen’ en tant que nouvelle chanteuse : c’est donc chose faite avec ‘Human. :II: Nature’ qui devrait sans aucun doute plaire à la nombreuse base de fans mondiale mais qui pour moi montre encore et toujours que les Finlandais restent des précurseurs et ce nouvel album en est encore la preuve car les surprises sont nombreuses. Compte tenu de la richesse et de la densité de cet opus, je ne ferai pas du titre à titre, les chroniques étant multiples sur le net (voir la très bonne chronique de ’United Rock Nations’), mais j’axerai celle-ci sur la pièce maîtresse de ‘Nightwish’, j’ai nommé le claviériste ‘Tuomas Holopainen’ qui réalise l’ensemble des compositions du groupe.

De formation classique, étant enfant, le Finlandais apprend différents instruments dont le piano et la clarinette et intègre un groupe de jazz à 15 ans en tant que Saxophoniste (pour la petite histoire, une certaine ‘Tarja Turunen’ faisait déjà partie de l’aventure, on connait la suite). Vers 17 ans, il se tourne vers le métal et intègre différentes formations de façon épisodique comme ‘Darkwoods My Betrothed’ (Black metal), ‘Nattvindens Gråt’ (Gothique, Doom) et ‘Sethian’ (Métal progressif). A côté de ça, à partir de 1996, en parallèle de ‘Nightwish’, il continue à s’impliquer dans d’autres projets comme celui de ‘Timo Rautiainen’ (Heavy metal) avec l’album ’Sarvivuori’ ou encore avec la formation ‘For My Pain…’ avec l’opus ’Fallen’ ou encore plus récemment avec le projet ‘Auri’, avec ‘Troy Donockley’ et un sublime album à la clé, assez éloigné du métal (voir ici) ou encore son projet solo ‘The Life and Times of Scrooge’ qui est inspiré de ‘La Jeunesse de Picsou’, de l’auteur et dessinateur de bandes dessinées ‘Don Rosa’.

Ce parcours assez hétéroclite (et j’en oublie certainement) montre l’envergure de ce compositeur touche à tout qui met tout son talent depuis plus de vingt années au service de ‘Nightwish’ et, on sent qu’avec ce nouvel album ‘Human. :II: Nature’, la renommée du groupe n’étant plus à faire dans un style bien précis, Tuomas a fait le choix de faire une sorte de patchworks de toutes ses influences et de tout son parcours tout en gardant une trame, si on peut dire, ‘Nightwishienne’, c’est-à-dire faite de mélodies imparables et d’ambiances épiques et voici en trois points, ce que je retiendrai de ce double album :
Tout d’abord, la première partie qui comprend 9 titres nous embarque dans une multitude de sonorités, de lignes mélodiques et d’atmosphère différentes mais, pour moi, la nouveauté est l’aspect très progressif des compositions de Tuomas, orientation très peu prise dans le passé avec ‘Nightwish’ ce qui risque sans doute de déstabiliser certain fans de la première heure mais qui donne une nouvelle dimension aux Finlandais, leur rajoutant une corde à leur arc ce qui justifie de les comparer aux artistes de métal progressif avec en tête les grandes production du Hollandais ‘Arjen Anthony Lucassen’ (voir son dernier live d’Ayreon’ ’Electric Castle Live And Other Tales’).
Ensuite, comme il l’avait fait pour mettre en avant ‘Tarja Turunen’ dans les premières années de ‘Nightswish’, Tuomas a réussi des compositions qui donne une place en or à ‘Floor Jansen’ dans tous les registres de la Néerlandaise et ceci dès le premier titre ‘Music’ et les premières mesures qui mettent en avant un chant cristallin et limpide dans une section vocale certainement pas évidente à chanter et qui montre dans le refrain du même titre, la puissance vocale de cette artiste. Je pourrais citer pas mal d’autres exemples et pour en prendre un autre, je mentionnerai le final de ‘Shoemaker’ qui met également en avant le registre lyrique de Floor dans un moment magique rempli d’une belle émotion comme suspendu dans le temps.
Enfin, la deuxième partie 'All The Works Of Nature Which Adorn The Earth' est une grande fresque symphonique classique qui nous rappelle que Tuomas est un compositeur hors-pair et qui, bien loin du métal et par ces temps troublés propices à la réflexion, nous invite à un magnifique voyage pour nous recentrer sur les choses essentielles que la terre nous offre, comme si le compositeur avait prédit la crise actuelle et qu’il voulait nous faire prendre conscience que la chose la plus importante est de prendre soin de notre planète avant qu’il ne soit trop tard.

En résumé, certains parleront sans doute de l’album de l’année en métal symphonique; pour ma part, je ne serai pas autant restrictif car le travail de ‘Tuomas Holopainen’ sur cet album est impressionnant et toutes les interprétations sont magistrales, ce qui dépasse largement un style unique et qui le place au-dessus du lot comme une œuvre intemporelle, tout simplement, de musique du XXIème siècle. Et je terminerai par le dernier message d‘Ad Astra’, simple mais tellement fort concernant notre Terre qu’il faut à tout prix préserver : ‘C’est ici. C’est notre maison. C’est nous’...

Interprêtes

Floor Jansen (Chant), Tuomas Holopainen (Claviers), Marko Hietala (Chant, Basse), Emppu Vuorinen (Guitare), Kai Hahto (Batterie), Troy Donockley (Flûte, Cornemuse) + invités : The London Session Orchestra, The Metro Voices Choir