Artiste : Royal Hunt

Album : Dystopia

Date de Sortie : 18-12-2020

Ajouté le : 26-01-2021

Les Danois de 'Royal Hunt' ont maintenant une trentaine d'années de carrière et une quinzaine d'albums à leur actif ce qui fait une fréquence d'un album tous les deux ans environ, leur dernier opus 'Cast in Stone' datant de 2018. Tagué depuis les années 90 en métal progressif, ils ont ressorti un nouvel enregistrement studio 'Dystopia' fin 2020 et les deux derniers albums empruntaient des chemins de traverse lorgnant vers un métal néo-classique et symphonique avec toujours ce talent pour des lignes mélodiques entêtantes. Quant est-il de ce dernier bébé des Danois ? Tout d'abord, la période dans laquelle nous vivons est propice à reprendre des thèmes de romans de science-fiction du vingtième siècle car on se rend compte que les écrivains de l'époque étaient souvent des visionnaires avec un don pour prévoir l'avenir en commençant par exemple par le roman '1984' de 'George Orwell' publié en 1949 avec son fameux 'Big Brother is watching you'. Sur ce point, 'Royal Hunt' a choisi un autre roman bien connu puisqu'il s'agit de 'Farenheit 451' de 'Ray Bradbury' publié en 1953 et qui décrivait un futur pessimiste basé sur le totalitarisme qui rejetait la culture en brulant les livres (tiens, ça ne vous rappelle pas quelques chose d'assez similaire en ce moment !). Inutile de vous faire languir, musicalement, les compositions sont au niveau de ce chef d'œuvre de la littérature et forment un tout indissociable que l'on pourrait qualifier d'opéra métal et me font penser aux atmosphères (que ce soit musicalement ou au niveau du thème) de 'The Astonishing' de 'Dream Theater'.

L'album débute avec l'instrumental symphonique 'Inception F451' dans une atmosphère épique qui plante le décor et qui rappelle les grandes productions cinématographiques Américaines puis, changement de décor complet avec l'énergique 'Burn' et son tempo rapide qui nous offre un premier refrain entêtant repris en chœurs et de remarquables arrangements symphoniques en soutien des riffs de guitares avec, ici et là, quelques digressions mélodiques empruntées à la musique classique faisant penser à 'Rainbow' de 'Ritchie Blackmore'. Suit le long développement 'The Art Of Dying' qui frise les 9 minutes et qui continue dans un métal symphonique classieux en déroulant un lourd mid-tempo avec une nouvelle mélodie addictive et avec une magnifique prestation vocale de 'Dc Cooper' bien accompagné par des chœurs de luxe (au total 5 invités dont l'ancien chanteur de 'Royal Hunt', 'Mark Boals' dont on ne compte plus les projets dans lequel il a chanté, 'Shining Black' étant le dernier en date), tout cela étant entrecoupé de sections instrumentales remarquables. La pause ballade arrive avec le titre suivant 'I Used To Walk Alone' qui voit la participation au chant d'Alexandra Andersen' formant un beau duo avec 'Dc Cooper' et qui peut être rajoutée aux meilleures ballades de métal (voir ma playlist spotify ici), puis, les trois titres qui suivent sont très différents les uns des autres ce qui contribue à faire de 'Dystopia' un album très original : tout d'abord avec 'The Eye Of Oblivion', on revient à un métal plus énergique avec une remarquable section instrumentale aux sonorités néo-classiques, la construction étant plus conventionnelle, puis 'Hound of the Damned' change complètement de registre avec une composition assez éloignée du heavy métal qui intègre des sonorités électroniques dans une ambiance théâtrale de comédie musicale rock et 'The Missing Page' change encore de décor pour un instrumental symphonique mélancolique mettant en avant des cordes. La fin de l'album est tout aussi variée car elle nous offre une nouveau long développement, 'Black Butterflies' qui nous embarque dans une saga de métal néo-classique avec de belles alternances d'intensité et de rythme et de magnifiques lignes mélodiques qui ne vous quittent plus, puis, 'Snake Eyes' est une deuxième power ballade tout autant remarquable que la première qui fait référence à la technologie poussée à son paroxysme dans le roman 'Farenheit 451' avec cette machine 'Electric-Eyed Snake' qui a été inventée par les autorités pour pouvoir contrôler la population et le court instrumental 'Midway' clôture l'album dans une atmosphère tragique correspondant à la fin du roman avec l'exode de ces hommes qui portent le nom de chaque livre qu'ils ont décidé de mémoriser.

En résumé, les Danois de 'Royal Hunt' sortent un remarquable album avec des compositions très variées qui ont été écrites et composées dans le seul objectif de raconter 'Farenheit 451' et qui possèdent de nombreux arrangements magnifiques que ce soit au niveau vocal ou au niveau instrumental ce qui fait de 'Dystopia' une œuvre artistique allant au-delà d'un simple album de métal et qui devrait plaire à tout un public aimant les opéras rock ou métal néo-classiques...

Interprêtes

Dc Cooper (Chant), Andre Andersen (Claviers, Basse), Jonas Larsen (Guitare), Andreas Passmark (Basse), Andreas ‘habo’ Johansson (Batterie) + Invités : Alexandra Andersen (Chant), Henrik Brockmann (Chant), Kenny Lubcke (Chant), Mark Boals (Chant), Mats Leven (Chant)