Artiste : Lord Of The Lost

Album : Swan Songs III

Date de Sortie : 07-08-2020

Ajouté le : 07-10-2020

‘Lord Of The Lost’ est une formation Allemande qui s’est fait connaitre dans un style métal assez sombre comme leurs compatriotes ’Mono Inc.’, leurs deux derniers album ’Thornstar + 10 Thorns’ datant de 2018. Pour ce troisième volet de ‘Swan Songs III’ (les 2 précédents datant de 2015 et de 2017), ils ont décidé de s’entourer de musiciens classiques, ce qui fait que l’opus est entièrement acoustique. Au niveau du contenu, il renferme deux CD pour une durée d’environ une heure et quarante minutes (je retire les 4 minutes du titre blanc ‘4 :33’ en clin d’œil à celui du compositeur Américain ‘John Cage’) : tout d’abord le premier CD est constitué de titres originaux qui ont donc été composés avec des arrangements orchestraux, puis le deuxième CD comprend des reprises de différents titres du groupe réarrangés pour cette version orchestrale et enfin cerise sur le gâteau, une longue et remarquable fresque épique et symphonique de 18 minutes.

En ce qui concerne le premier album, ‘A Splintered Mind’ donne le ton avec un premier titre épuré qui débute calmement avec le duo piano/voix, le chant de ‘Chris Harms’, avec ce registre profond si caractéristique s’accordant parfaitement dans cette ambiance, puis les cordes viennent s’ajouter ensuite accentuant le côté mélancolique qui est en quelque sorte la marque du groupe, puis, ‘A One Ton Heart’ continue dans cette atmosphère tranquille avec une nouvelle belle mélodie. Suit ‘Dying on the Moon’ avec la participation de la chanteuse pop, auteure et compositrice ‘Joy Frost’ ce qui amène une diversité bienvenue sur le plan vocal, puis ‘Zunya’ offre une composition à trois temps que l’on pourrait qualifier de ‘valse mélancolique’ alors que ‘Unfeel’, passé la lente introduction, est beaucoup plus enlevé, les cordes amenant une certaine légèreté. La suite de l’album fait défiler, un sombre ‘Deathless’ avec son lent tempo, un déchirant ‘Agape’ rempli d’émotion, ‘Hurt Again’ et ‘Amber’ continuant dans cette ambiance poignante, et c’est avec le joyau mélodique ‘We Were Young’ et sa mélodie qui ne vous quitte plus, agrémenté par la magnifique prestation de la chorale ‘Heaven Can Wait Choir’ que le premier album se termine, les trois derniers titres contenant l’anecdotique ‘4 :33’, la reprise de ‘Dying on the Moon’ sans ‘Joy Frost’ et une autre reprise de ‘We Were Young’.
Les 7 premiers titres du deuxième CD sont donc des reprises d’anciens albums avec ‘Loreley’, ‘Morgana’, ‘Black Halo’ et ‘Cut Me Out’ tirés de ‘Thornstars’ de 2018 (qui avaient déjà été repris en version épuré dans ‘10 Thorns’), ‘In Silence’ de l’album ‘Empyrean’ de 2016, ‘Seven Days Of Anavrin’ de l’album 'Antagony' de 2011 et ‘My Heart Is Black’ de l’album 'Die Tomorrow' de 2012. Et puis, pour finir en beauté ‘Letters to Home’, avec ses 18 minutes (c’est presque dommage d’avoir mis ce magnifique titre en dernier qui vient après près d’une heure et demi de musique, donc je vous conseille de l’écouter seul), nous offre une épopée montrant la marque de fabrique de cette formation originale, sous la forme d’une œuvre symphonique qui nous embarque dans une composition en plusieurs tiroirs nous faisant passer par toute sorte de sentiment, alternant les intensités en passant d’un style épuré piano/voix à la puissance de l’orchestre et dans laquelle ‘Chris Harms’ nous offre une prestation vocale prenante du début à la fin, s’adaptant à chaque instant à l’ambiance dégagée.

En résumé, ce dernier album des Allemands de ‘Lord Of The Lost’ est à tout point remarquable et montre une facette symphonique assez éloignée de la puissance du métal mais qui amène une toute autre vision des compositions mélancoliques et mélodiques qui sont la marque de fabrique du groupe et qui même, si certains fans de métal de la premières heure n’y retrouveront pas forcément leur compte, pourra certainement plaire à un autre public adepte d’arrangements et d’orchestration classiques dans la musique moderne...

Interprêtes

Chris Harms (Chant, Violoncelle, Guitare), Bengt Jaeschke (Guitare), Classe Grenayde (Basse), Gared Dirge (Piano), Corvin Bahn (Orgue, Clavecin, Celeste), Maline Zickow (Violon), Felicitas Fischbein (Violon), Ida Luzie Phlipp (Alto), Miriam Göbel (Violoncelle), Julia C. Pfänder (Contrebasse), Niklas Kahl (Percussions), Daniel Möhrke (Percussions), Henrik Petschull (Percussions), Joy Frost (Chant)