Après l'annonce assez inattendue de la séparation de 'Delain' début 2021, les membres du groupe aspirant à une carrière solo (le claviériste 'Martijn Westerholt' étant le seul à continuer sous le nom du groupe), la chanteuse 'Charlotte Wessels' annonçait déjà qu'elle allait se consacrer à une carrière solo et ce n'est que quelques mois après que son premier album est sorti, album qui est une compilation d'une grande partie des chansons qu'elle a mises en ligne pour les fans et qui se sont abonnés sur son site 'Patreon' depuis Mai 2020. Exit le métal symphonique, Charlotte, qui s'est occupée de la programmation des instruments et bien évidemment qui chante dans tous les titres, nous embarque dans un univers musical qui mélange de la pop et du rock dans des ambiances résolument modernes avec l'apport de sonorités électroniques.
'Superhuman' donne le la dans une ambiance intimiste proche de la pop électro et les arrangements instrumentaux donnent un certain relief à cette belle composition, puis, 'Afkicken', chanté en Néerlandais, débute calmement avec des percussions en fond sonore mais prend vite de l'ampleur avec une mélodie entraînante qui nous accompagne tout au long du titre. Avec 'Materpiece', on est de plein pied dans une pop électro actuelle plus commerciale puis, 'Victor', dans le même style, rend hommage au très beau poème 'Demain dès l'aube' de 'Victor Hugo' (voir la très belle vidéo avec 'Timo Sommers' ici). Suit 'New Mythology', le premier titre qu'elle avait mis en ligne et qui montrait ce virage à 180 degrés, ce titre étant un des plus intimistes de l'album, puis 'Source of the Flame' se compose d'une première partie semi-acoustique propice à une flânerie de l'esprit et d'une deuxième beaucoup plus électrisée et éclatante amenant une remarquable opposition dans ce titre. 'Cry Little Sister' est une reprise de la bande sonore du film 'The Last Boy', de 1987, qui a été écrite et composée par 'Gerard McMahon' et 'Michael Mainieri' et dont 'Charlotte Wessels' a accentué la section rythmique assez sombre de l'original, puis, sans transition, 'Lizzie' nous offre une belle complicité entre 'Charlotte Wessels' et 'Alissa White-Gluz' (que l'on a pas forcément l'habitude d'entendre dans un registre aussi intimiste) dans une ambiance envoutante et avec des lignes mélodiques harmonieuses. Plus puissant et après une introduction en crescendo, 'FSU (2020)' est certainement le titre qui se rapproche le plus du style de 'Delain' mais en gardant des sonorités électroniques à la place des riffs saturés de guitare et en se terminant par une section plus tranquille, et l'album finit en beauté avec 'Soft Revolution' qui est sans doute le moment fort de l'album avec ses 7 minutes, son atmosphère mélancolique et émouvante et son refrain dont la mélodie vient se greffer directement dans la tête.
En résumé, avec ce premier album solo, 'Charlotte Wessels' a réussi son pari de nous faire oublier la chanteuse de 'Delain' en nous montrant une autre facette de sa personnalité, certainement plus proche de ses aspirations actuelles, laissant s'exprimer une créativité plus intimiste dans un style popisant moderne ce qui lui permettra sans doute de toucher un public plus large en plus de sa base de fans inconditionnels... | |