Après les deux derniers très bons albums 'Detachment' et 'Seven Seas' sortis respectivement en 2017 et 2019, il a fallu attendre 5 années pour que les Italiens de 'Barock Project' ressortent un nouvel album avec 'Time Voyager'. Ça vallait le coup d'attendre car, malgré tous les enregistrements de progressif remarquables sortis déjà cette année, je crois qu'il pourra prétendre à l'un des meilleurs albums de 2024 dans ce style. Et pour présenter cet opus, je citerai ce qu'on partagé les Italiens sur leur site internet : " 'Time Voyager' est un voyage à travers les replis du temps. Les chansons sont comme des portes qui s’ouvrent sur des dimensions inconnues, voyageant à travers les ténèbres du passé et l’incertitude du futur. Dans ce nouveau disque, le temps n’est pas seulement une ligne droite, mais un labyrinthe complexe de possibilités infinies. ". C'est pour ma part une très bonne introduction à ce nouveau bébé des Italiens et je rajouterai que, musicalement, ces portes qu'ils ouvrent nous font remonter en mémoire de nombreuses références à des artistes de progressif à traver le temps : je me suis retrouvé quelques décennies en arrière avec des noms comme 'Jethro Tull', 'Kansas', 'Emerson, Lake & Palmer', 'Queen', 'Yes' ou encore 'Genesis' et j'en passe car les influences sont vraiment multiples et mélangées tout au long de l'album et à l'intérieur même des compositions.
Au menu de cet opus, 12 titres pour plus de 70 minutes d'écoutes, minutes qui passent à une vitesse folle car tout a été mis en œuvre pour capter l'auditeur qui aime un progressif diversifié avec des influences multiples. Rentrer dans tous les titre pour les décortiquer demanderait un paragraphe pour chacun et c'est pour cette raison que je ne les effleurerai en ne citant qu'une ou deux points qui m'ont marqué car, le mieux encore est de vous laisser les découvrir en vous mettant l'eau à la bouche. Pour débuter, la première partie chantée de 'Carry On' aurait pu figurer dans les meilleurs 'Jethro Tull', puis, dans 'Summer Set Your Free', j'adore ce passage instrumental sautillant en deuxième partie de titre avec des claviers qui virevoltent à la manière d'un 'Keith Emerson'. 'An Ordinary Day's Odyssey' qui suit, met en avant ce fabuleux chanteur qu'est 'Alex Mari', emmenant ce titre de voix de maitre (il est également le chanteur de la formation Italienne d'AOR', 'Night Pleasure Hotel' qui vient de sortir leur premier album 'Portraits' il y a quelques semaines), puis, 'The Lost Ship Tavern' est un fabuleux titre qui vous transporte aux sons des violons virevoltants dans une joyeuse sarabande. Ce que j'adore dans ce genre d'album, c'est ces ruptures entre deux compositions car, après la mélodie addictive du titre précédent, 'Voyager' débute dans des nappes ténébreuses de claviers rappelant la période romantique classique ouvrant la porte ensuite vers une ambiance cinématographique que n'aurait pas renié 'Vangelis' avec ses albums qui nous emmènent dans l'espace ('Rosetta' et 'Juno to Jupiter') et cette composition se poursuit avec de nombreux changements d'ambiance avec notamment ce passage vers 4.40 qui nous embarque dans un voyage exotique au sonorités orientales. Suit 'Morning Train' dans lequel je savoure la section instrumentale symphonique 'Queenesque' en milieu de titre et qui développe de nombreuses variations de rythmique et d'intensité, puis, que dire de cette introduction jazzy avec ce saxophone aux sonorités contemporaines qui nous effleure délicatement les sens pour poursuivre ensuite sur un groove d'enfer amené par la basse de 'Francesco Caliendo'. Petit moment mélancolique avec la belle ballade 'Shibuya 3 A.M.' qui nous emmène dans un des quartiers les plus animés de 'Tokyo', puis, 'Lonely Girl' a un visage plus 'Yessien' avec sa section rythmique sautillante très originale qui pilote ce beau titre contribuant largement à cette atmosphère radieuse et légère. Nous sommes maintenant au bord de la méditerranée qui peut se faire très calme mais également plus agitée ce qui en fait une belle composition progressive, puis, 'Kyanite Jewel' est un "bijou" mélodique qui est complètement en phase avec les vertus de la cyanite qui vous aidera à lutter contre le stress et l'anxiété et qui montre que le batteur 'Eric Ombelli' a également d'autres talents, de guitariste et de chanteur, me faisant penser à certains endroits à la délicatesse de 'Damian Wilson'. Pour terminer ce très bel album, 'Voyager's Homecoming' nous embarque dans une dernière composition progressive qui résume bien l'ensemble avec une longue introduction instrumentale qui nous embarque dans un labyrinthe musical comme je les aime et qui dégage ensuite un optimisme rayonnant.
En résumé, les Italiens de 'Barock Project' ont réussi ce tour de force de mettre en boîte un échantillon de multiples influences qui nous emmènent dans une très beau voyage musical de rock progressif, et 'Time Voyager', même si son hétérogénéité demande de s'y attarder pour bien s'imprégner de la richesse de chaque composition ce qui le limitera peut-être à un public limité (et c'estbien dommage !), pourrait très bien devenir un album que l'on citera dans quelques années comme une référence de rock progressif... | |
