Pour finir cette année en beauté, direction l'Ecosse avec 'Pallas', qui fait partie des formations majeures de progressif depuis les années 80 mais qui n'avait pas sorti d'album depuis 2014 avec 'Wearewhoweare', l'avant dernier enregistrement studio 'XXV' datant de 2011. Pour ma part, les deux derniers opus n'avaient pas la force des albums précédents, certainement à cause d'un changement de chanteur, 'Paul Mackie' ayant remplacé 'Alan Reed' et, j'aurai toujours en mémoire l'album 'The Dreams of Men' de 2005 qui est rangé bien au chaud dans ma discothèque. Par conséquent, la surprise fut grande quand j'ai appris que 'Pallas' ressortait un nouvel album avec le retour d'Alan Reed' au bercail (seul le batteur 'Colin Fraser' n'est pas présent, la programmation de la batterie étant faite par 'Niall Mathewson' et 'Ronnie Brown'). Inutile de vous faire languir, 'The Messenger' est un excellent album et on retrouve toute la force émotionnelle de cette formation dans des compositions qui nous emmènent dans notre monde moderne avec toutes ses menaces qui nous entourent et des dirigeants mondiaux qui ne font que jeter de l'huile sur le feu. Je cite la page bandcamp du groupe : " Captant la tristesse que beaucoup d’entre nous ressentent face à la façon dont le monde continue de tourner, 'The Messenger' contient néanmoins de l’espoir. Une lumière dans les ténèbres, pour que tout ne soit pas perdu. Il n'y a pas d'aide extérieure. Pas de Sentinelle pour nous sauver. Cette fois, la solution réside en nous tous. "
Au menu de cet opus, six compositions pour cinquante minutes d'écoute et, dès l'introduction de 'Sign Of The Times', je me retrouve dans les ambiances de 'The Dreams of Men' 18 ans auparavant, et même si c'est 'Greame Murry' qui chante sur ce titre (très bien d'ailleurs), on retrouve ce progressif imaginatif avec de multiples rebondissements et un très beau solo de guitare dans la partie centrale, la deuxième partie, avec cette très belle section plus calme, mettant en avant de magnifiques arrangements vocaux qui filent la chair de poule. Suit 'The Great Attractor' qui, sur une rythmique marquée, est plus direct et s'éloigne du progressif en mettant en avant cette fois 'Alan Reed' qui montre qu'il n'a rien perdu de son chant très expressif (voir la chronique myprogmusic sur son dernier album solo 'Honey on the Razor’s Edge'), puis, avec 'Fever Pitch', après l'introduction musclée plantant le décor, on est de nouveau dans du progressif dégageant une force émotionnelle toute particulière grâce notamment à la prestation vocale d'Alan Reed' et aux alternances d'intensités offrant des moment magiques comme ce break en fin de titre avec quelques notes divines de piano. Nous montons encore le curseur émotionnel avec 'Heavy Air' qui est une composition faite sur-mesure pour 'Alan Reed' qui nous montre une fois de plus ce don pour nous émouvoir aux larmes d'autant plus que dans ce titre, 'Niall Mathewson' rajoute un solo de guitare 'Floydien' poignant (que j'aurais bien aimé un pu plus long !). 'The Nine' poursuit dans cette ambiance prenante avec des parties puissantes rythmées côtoyant des sections beaucoup plus calmes, marque de fabrique du groupe, et le ton se veut plus moderne avec quelques phrases rappées, le final revenant à du progressif symphonique épique avec de magnifiques arrangements vocaux. Et pour terminer, la chanson titre déploie ses 13 minutes en nous embarquant dans un labyrinthe sonore dense et intense qu'il faut écouter et réécouter pour en tirer toute la richesse et en parcourir tous les coins et recoins, et qui devient finalement une pièce majeure de progressif.
En résumé, comme vous l'aurez compris, 'Pallas' fait un retour fracassant dans le monde du rock progressif en nous offrant un nouvel album remarquable sur tous les points, et 'The Messenger' vient se rajouter à la liste déjà longue des albums incontournables de progressif pour l'année 2023 dont je vous présenterai une rétrospective dans les prochain jours... | |